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Interview | Exium

Publié le 17 février 2016 par Le Limonadier @LeLimonadier
Junior Boys - Big Black Coat (LP)

On vient de détecter l’existence des ondes gravitationnelles prédites par Einstein. Ça tombe bien, Valentin Corujo et Hector Sandoval vont venir en faire une démonstration à la soirée  Possession du 19 février au Gibus, se partageant la nuit avec la résidente Parfait, mais aussi Tommy Four Seven, DJ Deep, et Marcel Fengler. Leur Techno va traverser les Pyrénées pour apporter un peu de son énergie noire à notre atmosphère grise.

Avec une cinquantaine d’EP à leur actif, le duo originaire des Asturies est on ne peut plus productif. Lancés depuis le milieu des années 90, ils ont assisté à la naissance de la Techno en Espagne et l’ont accompagnée dans sa croissance. Après leur union sous le nom d’Exium, ils sortent sur le label anglais Zet des EP qui seront repris par des DJ comme Laurent Garnier, Surgeon, ou encore Luke Slater. C’est en 2004 qu’ils fondent leur propre label, Nheoma, dans une totale liberté d’expression, et à peine un an plus tard ils rejoignent le label PoleGroup avec d’autres artistes de la péninsule, tel qu’Oscar Mulero.

Un parcours bien rempli qui ne fait que révéler l’intensité de leur passion et de leur investissement dans la musique. Peu médiatisés, on a cherché à en savoir plus sur eux… Réponses dans l’interview ci-dessous.

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Ayant débuté votre carrière dans les années 90 en Espagne, vous avez pu assister au parcours de la Techno. Comment cela a-t-il évolué à vos yeux, d’un point de vue musical mais aussi au sein de votre collaboration, qui semble solide et prolifique ?

On pense que l’évolution est cohérente compte tenu des avancées technologiques qui ont eu lieues ces dernières années, et on reste persuadé que la technologie a une influence directe sur le développement de tous les genres musicaux en général, mais encore plus dans la musique électronique. Tout le monde a accès aux nouveaux outils, ce qui impacte directement sur le niveau artistique. De plus, les changements musicaux ont toujours été cycliques, les tendances sont comme une comète passant par la Terre toutes les X années, elles vont et viennent.
Quant à notre collaboration, elle est fondée sur une longue amitié et un intérêt mutuel pour la musique. En Espagne, on a assisté ensemble à la naissance de la Techno.

Il y a en France un véritable regain d’intérêt pour les musiques électroniques, vous en aurez une nouvelle preuve à Paris dans quelques jours. Mais qu’en est-il en Espagne ? Percevez-vous une différence dans la manière d’approcher la musique par le public ?

L’Espagne est en train de changer lentement, et on croit sincèrement qu’on va retrouver le niveau auquel on était dans les années 90. C’est vrai qu’en général il y a toujours quelques différences en termes de production et de sonorités en comparaison au reste de l’Europe, mais il y a aussi sans aucun doute quelques très bons clubs. Ce qu’il se passe en ce moment c’est qu’il y a un fort intérêt pour la Techno de la part de nombreux pays européens et d’autres continents, c’est devenu viral pour de nombreuses raisons : Internet, Berlin, etc…et ça atteint tout aussi bien l’Espagne !

L’année dernière vous fêtiez les 5 ans du label PoleGroup, qui met en synergie d’autres artistes de la péninsule comme Christian Wünsch, Oscar Mulero ou encore Reeko. Quel bilan tirez-vous de cette année et qu’apportent ces relations à vos productions ?

L’année dernière est notre meilleur souvenir en termes de concerts et voyages, c’était une année très productive durant laquelle on a travaillé dur. Tout ça est permis par l’ascension de la Techno underground en Europe. Nos relations influencent nos créations, on a évolué vers le même type de musique, ayant toujours eu la même tendance esthétique et les mêmes intérêts musicaux…

Quelles sont vos influences musicales, vos artistes de référence ?

Il n’y a rien qu’on n’ait jamais écouté à un moment donné dans nos vies, ça va de Warp à Wagner, de la Soul à la New Wave, et bien sûr la Techno, avec Aphex Twin, UR, Birmingham ou encore Jeff Mills ; ils sont tous essentiels.

Vous avez mûri vos propres sonorités, mais avec votre deuxième album « A Sensible Alternative To Emotion », on passe de tonalités brutes à un tempo plus lent et minimaliste. Pourquoi ?

Parce qu’on avait envie d’une approche plus risquée et moins conventionnelle, on voulait habiller nos productions de nouveaux langages. Quand tu fais de la musique depuis aussi longtemps, que tu as sorti autant de records, tu dois constamment te renouveler, c’est notre plus grand challenge. Si tu tombes dans la complaisance, que tu n’as plus cette folle envie de créer, il vaut mieux quitter le jeu, comme s’il ne s’était rien passé.

Du coup, à quoi doit-on s’attendre pour votre Live de samedi ? Comment approchez-vous vos performances ?

On est en train de changer la configuration de notre set, on ajoute quelques nouvelles machines, on a besoin de temps et on ne sait pas encore s’il sera au point pour Possession. En tout cas, on va baser notre performance sur les tracks de notre nouvel album à paraître bientôt. Et comme toujours, on va tenter de générer l’énergie et l’intensité que peut délivrer Exium !

Les événements Techno s’allient de plus en plus aux arts visuels, en quête d’une sorte d’art total. Possession fait d’ailleurs appel au collectif La Horde pour cette soirée. On a pu vous retrouver dans ce domaine sous le nom d’Exfium (en collaboration avec le collectif Fiumfoto). En quoi consistent ces activités pour vous ?

C’est une collaboration que l’on a lancée il y a quelques années lors de notre tournée en Espagne. On trouve l’univers des expérimentations visuelles particulièrement attrayant. On continue de travailler avec eux sur différents projets sous d’autres alias, c’est vraiment libérateur.

Enfin, quels sont vos projets pour cette année 2016 ?

Cette année on va présenter un nouvel album intitulé « Reduction Required » sur notre label Nheoma. On collabore aussi sur une sortie spéciale pour les cinq ans du label Polegroup. Il y aura aussi quelques EP et remix sur d’autres labels… et on continuera à faire des tournées, en espérant visiter de nouveaux pays, et retourner là on a déjà joué.

Merci ! Et pour une petite mise en bouche, un mix spécialement concocté par leurs soins pour PoleGroup :

 

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