Jeanne est une adolescente un peu rebelle. Elle aimerait imaginer sa vie différemment, loin des contraintes de la société qu’elle trouve trop comme ci ou pas assez comme ça.
Une ado, somme toute, normale.
Quand elle fait la rencontre d’autres jeunes filles et jeunes garçons comme elle dans une manif’, elle a le déclic. Elle n’est plus toute seule et elle sent dans ces nouvelles rencontres le moyen de s’unir et d’être encore plus forts.
Un squat, des études qu’elle lâche, un père qu’elle délaisse, les choses sont en marche pour changer et être celle qu’elle aspire à être depuis longtemps. L’amour lui donne des ailes et la liberté lui ouvre les bras.
Mais est-ce si facile ?
Un texte court, incisif, nerveux, paradoxal à la fois car il laisse en suspens aussi bien nos émotions que nos souffles. On lit et on a envie de lire, de poursuivre, de savoir comment Jeanne, Basil et les autres vont finir.
De nos yeux d’adulte- peut-être déjà un peu désabusés- on sourit à maintes reprises devant l’innocence et la naïveté des personnages qui sont plein d’un espoir fou devant la vie et l’ordre qu’ils ont envie de découdre pour davantage de folie.
Un texte bien écrit qui nous semble fluide et qui nous plante des décors qu’on ne peine à aucun moment à imaginer.
Jeanne a un visage bien précis dans mon esprit, Tonio, une voix, Basil une aura.
Un roman pour les adolescents à partir de 14/15 ans qui est le reflet de son titre.
A double sens; sage et affolant, ambigu et posé là pour nous faire réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons et que nous avons peut-être le pouvoir de transformer.
Bravo à Marion brunet qui a su me rendre très curieuse.
Sans nul doute, c’était le premier roman que je lisais d’elle, je ne m’arrêterai pas là.
Dans le désordre, Marion Brunet, Sarbacane, 2016.