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Sleeping Giants, Beira Mar : les hauts et bas des chroniques adolescentes

Par Filou49 @blog_bazart
17 février 2016

  Depuis un ou deux ans, j'ai comme l'impression que chaque semaine cinématographique – ou presque- qui vient charrie son lot de films sur l’adolescence, parfois un passage obligé pour les jeunes réalisateurs, tant ces récits inatiques sur  des jeunes adultes en devenir sont l’occasion pour un cinéaste qui commence de faire étalage de sa sensibilité et parfois son univers.

La semaine cinéma qui débute ce mercredi  en est justement une  belle illustration : sortent en effet en salles deux premiers longs métrages pour deux œuvres sur l’adolescence, venues une du Brésil et une autre, du Canada pour à l’écran deux résultats contrastés :

1. Sleepging giants,  le beau stand by me canadien

 

affichesleppeing

 Présenté à Cannes l'an passé, dans le cadre de La Semaine de la Critique, Sleeping Giant, je vous en ai parlé récemment lors d'un billet concours pour vous faire gagner de places, et j'étais ravi de soutenir cette cette belle et cruelle chronique d'un été adolescent passé dans les magnifiques paysages sauvages du Lac Supérieur.

Selon les intentions de son jeune cinéaste, Andrew Cividino, Sleeping Giants  qui doit autant à Sa Majesté des mouches qu'à Stand By Me »,  et c'est surtout à ce dernier, le seul chef d'oeuvre de Rob Reiner- bon (avec quand Harry rencontre Sally peut-être),  film référence sur l'adolescence que Sleeping Giant fait penser.

Il faut dire que comme son illustre ancètre, le film de Cividino décrit tout des tourments de l'adolescence : ses bonheurs, ses douleurs, ses emportements, ses trahisons, ses beaux éclats avec en filigrane un soin apporté à la beauté des images, des paysages  où la nature est si forte et dicte sa loi…

sleeping geants

Sleeping giant a  précisemment pour décor les îles près de l’Ontario, des espaces naturels habités et inhabités verdoyants, aussi beaux qu’inquiétants et .la nature,  n'est pas qu'un silmple décor mais quasiment un personnage  à part entière- comme dans le sublime  Mud de Jeff Nichols auquel on pense aussi pas mal.

Mais sleeping giant n'est pas qu'une simple mais splendide ode à la nature, c'est aussi une chronique à la fois apre  et sensible d'une période charnière d'une vie, et sonde avec l'acuité nécessaire ce moment  qui construit durablement l’adulte qui sommeille en chaque adolescent,.ses bonheurs, ses douleurs, ses emportements, ses trahisons,   ainsi que ce sentiment de voir ses parents devenir faillibles et perdent leur enveloppe protectrice, tout y est montré avec acuité et non sans une certaine cruauté également. 

 Les trois adolescents du film, aussi dissemblables que complémentaires,  ont juste une envie viscérale de grandir et de prouver qu'ils sont uniques et libres, quitte à se bruler les ailes.

Prolongement d'un court métrage tourné en 2014, Andrew Cividino a repris ses deux acteurs principaux,  Reece Moffett et Nick Serino, ont accepté de reprendre leur rôle,  et  ces acteurs sont vraiment bluffants tant leur ’interprétation est d’une justesse à donner des frissons.

SLEEPING GIANT - Bande-annonce VO

2. Beira mar, l'âge des premières fois: la - trop anodine- chronique adolescente et brésilienne

beira

Encore une histoire de jeunes garçons qui sont le point de quitter l'adolescence, et dont le parcours iniatique va prendre la forme d'une autre escapade au bord de l'eau, mais ici sur la côte brésilienne.

 Marcio Reolon et Filipe Matzembacher sont jeunes réalisateurs brésiliens qui pour leur première histoire puisent dans les souvenirs intimes, en misant sur la délicatesse et le très intime, sauf qu'à l'écran cette veine autobiographique ne confine pas vraiment à l'universel, la faute à un scénario très tenu et une volonté de tenir un récit  uniquement marqué par des situations pas exceptionnelles pour un sou .

Beira-mar

Du coup, le film ne dépasse jamais l'anecdotique, tant la volonté des cinéaste de refuser toute ligne narrative, et du coup donne l'impression qu'il ne se passe pratiquement rien. Il est vaguement question d'homosexualité- et le fait qu'un des personnages se teint les cheveux en blond pourrait faire penser à la vie d'adèle, mais le sujet est vraiment traité en périphérie et pas de façon très convaincante.

Vu dans la foulée foulée de "Bang Gang" et "Sleeping Giants" , deux films sur l'adolescence très forts et d'une grande beauté visuelle, Beira Mar ne s'en sort pas vraiment, et  même si on compare Beira Mar à d'autres chroniques plus intimes,  et plus latines, comme "Mezza Notte" ou  "l'éveil d'Edoardo" sortis l'an dernier,le film manque vraiment d' aspérité et de force...dommage, et pour le moment, dans mes chroniques de films de 2016, le premier à qui malheureusement je ne mettrais pas la moyenne.. 


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