La démarche reste fondamentalement fidèle à la mission que s'est fixé le « Financial Solutions Lab » (« FinLab ») d'accompagner la réinsertion des populations fragiles dans le système financier. Dans cette logique, le thème retenu pour 2016 s'attaque à un défi majeur, mis en évidence par plusieurs études : une forte proportion de ménages se révèle incapable de faire face à un incident de parcours, même temporaire, ce qui conduit souvent à des conditions de vie durablement dégradées.
Au cours de l'année écoulée, 60% des consommateurs auraient ainsi été exposés à un événement ayant eu un impact sur leurs finances – perte d'emploi, baisse de salaire ou réduction du temps travaillé, problème de santé… – et 40% ne disposeraient pas des 2 000 dollars de liquidités nécessaires pour surmonter un grand « choc » typique. Si elles étaient confrontées à une dépense d'urgence de 600 dollars, la moitié des personnes interrogées déclarent qu'elles se tourneraient vers un emprunt.
Il serait facile de croire que le contexte dans d'autres pays est sans commune mesure avec celui des États-Unis, mais il s'agirait probablement d'une pure illusion. S'il existe des différences géographiques, elles se trouvent surtout dans les solutions auxquelles ont accès les victimes de ces accidents de la vie. Pour les plus de 100 millions d'américains écartés des circuits traditionnels du crédit, le recours aux requins du prêt sur gage ou de l'avance sur salaire est un facteur d'aggravation des crises…
De manière générale, la volatilité des revenus et des dépenses, associée à une incapacité chronique de préparer l'avenir, est la principale cause des catastrophes financières qui guettent tant de personnes. Pour les experts du FinLab, l'innovation technologique représente aujourd'hui une opportunité extraordinaire de concevoir et développer des solutions susceptibles d'aider les consommateurs à réguler leur budget, à se constituer une épargne de sécurité, à accéder à des crédits abordables…
Loin d'être une utopie, l'initiative est ancrée dans une réalité qui se dessine progressivement autour de nous. Les nouvelles techniques d'analyse de données offrent des possibilités incomparables de comprendre les comportements des individus et, partant, de prédire (et prévenir) les risques auxquels ils sont exposés, de leur proposer des produits financiers précisément ajustés à leurs besoins et à leur situation ou encore, pour être un peu plus créatif, d'imaginer des solutions d'assurance spécifiques…
En l'occurrence, et sans s'arrêter uniquement aux moyens mis en œuvre (financiers et non financiers), la capacité opérationnelle du FinLab à accomplir sa mission ne peut plus guère être mise en doute : les projets accompagnés lors de sa précédente session – comprenant par exemple Digit, Even et Puddle – ont des qualités incontestables. L'inclusion financière a peut-être désormais une chance réelle de progresser…