Un film de Ariel Vromen (2013 - USA) avec Michael Shannon, Ray Liotta, Chris Evans, David Schwimmer, James Franco, Winona Ryder
Schizophrène, le garçon...
L'histoire : Richard Kuklinski tombe amoureux de Deborah et l'épouse. Elle croit qu'il travaille comme doubleur pour des dessins animés. Il est en fait tueur à gages pour une bande de mafiosi, et dissimule très soigneusement ses activités à sa petite famille, qu'il adore. Aussi froid à l'extérieur que tendre et affectueux chez lui, l'homme a totalement cloisonné les deux aspects de sa vie.
Mon avis : Voilà un très bon film avec une mise en scène au cordeau, sobre, efficace, sombre, qui nous plonge dans une atmosphère glauque, violente, et pourtant emplie de tendresse... Le personnage central est paradoxal, à la limite de la schizophrénie, et le film oscille constamment entre ses deux facettes. Magnifiquement réalisé, magnifiquement interprété par cet incroyable Michael Shannon, tellement magnétique, dont le cinéma ne pourrait aujourd'hui plus se passer ! Je pense qu'il a encore de magnifiques rôles à nous offrir et cette idée m'enchante.
D'ailleurs, je pense qu'avec un autre acteur, le film aurait presque pu être banal, planplan... Shannon, avec son visage taillé à la serpette, son immense stature et son air glacial vous file carrément la chair de poule. Et il se montre totalement différent lorsqu'il joue l'amoureux et le bon père de famille.
L'histoire est vraie. Lorsqu'il a été arrêté, en 1986, ni sa femme ni ses filles ne s'étaient jamais doutées de quoi que ce soit... On peut supposer qu'on ne voit pas ce qu'on n'a pas envie de voir, comme dans de nombreux cas de doubles vies. Elles ne devaient pas lui poser beaucoup de questions tout de même... Quelle claque ! Le type, il congèle quand même ses victimes pour les couper en morceaux ensuite et donc compliquer le travail de la police ; ça frôle le psychopathe, non ? D'où son surnom, the Iceman. Il a avoué une centaine de crimes, mais on estime qu'il a tué au moins 250 personnes. On dit aussi dans le milieu qu'il regardait ses victimes se faire dévorer par les rats, autre moyen de ne "pas laisser de traces". Un joli monsieur...
Malgré l'intensité de cette production, je ne vois pas grand-chose à dire. Le film raconte une histoire et le fait bien, mais aucun message philosophique ou politique ne s'en dégage, propre à libérer nos flots de lyrisme à nous z'autres blogueurs. Voyez-le, c'est tout. C'est excellent !
La presse est un peu moins enthousiasmée ; partagée en fait. Certains ont trouvé ça formidable, d'autres pensent qu'il manque un grain de folie, que ça tourne un peu en rond. Que l'affaire aurait été plus grandiose dans les mains de Scorsese ou Michael Mann. Ben oui, forcément. Mais bon, ils ne l'ont pas fait. Idem pour le public. 97.000 entrées seulement.
Moi j'ai trouvé ça bien.