Trois maroquins pour trois Marocaines
prouvent qu'en matière d'assimilation,
la France n'est pas à la traine,
qu'il n'y a pas de gène qui tienne
ou retienne, lorsque l'intelligence
redevient souveraine.
Trois femmes marocaines qui rappellent
aux plus cruels que le nord de l'Afrique
est plus proche de notre Europe
que l'Europe du nord.
C'est géographique
mais c'est aussi historique.
Le protectorat, la colonisation,
les frictions ont révélé
que même les plus durs parmi nous
sont capables de bons sentiments.
Cela peut faire grincer
des dents déjà cariées
mais certainement pas des dents
en bonne santé.
Disons tout simplement
que c'est très encourageant
pour la région :
L'emploi, la culture, l'éducation,
ce n'est pas rien...
diront les sceptiques
avec le sourire en coin.
Il y a comme un lien spécial
entre la France et le grand Maghreb,
autant d'attirance que de répulsion...
autant de ressemblance
que de dissemblances...
rien sur la table,
tout est en équilibre instable.
Du non-dit qui en dit long
sur notre difficulté de se dire les choses.
Des flux tendus
qui ne peuvent faire l'objet
d'aucun compte rendu.
Pourquoi des marocaines
et pas des algériennes
ou des tunisiennes ?
J'aurais du mal à rassembler
toutes les réponses qui conviennent
mais qu'à cela ne tienne,
on peut tout de même s'autoriser
quelques vieilles rengaines.
Première hypothèse :
c'est une décision politicienne
pour sacraliser un lien tenu secret
entre la monarchie marocaine
et la République française
et donner un sens manifeste
à leur connivence latente.
Un rapprochement pour signifier
qu'ils sont proches
et sans reproche.
Deuxième hypothèse :
c'est une décision géostratégique :
c'est pour surprendre
le radicalisme islamiste
et lui signifier que l'occidentalisme
existe et compte bien figurer sur la liste
et inaugurer dans la région
d'autres pistes comme la laïcité,
la modernité ou la prospérité.
Troisième hypothèse :
C'est une décision de politique intérieure :
une sorte de discrimination positive
pour éloigner
le spectre de la guerre civile
entre les nôtres et les autres.
L'humour Algérien
résume bien la situation
en disant :
Les tunisiens sont versatiles,
les algériens hostiles
et les marocains mercantiles.
Pour approfondir le comique
de cette singerie diplomatique,
les tunisiens rappliquent en disant :
le Maroc
cède gratuitement ses singes,
l'Algérie ne les cède
pour rien au monde
et la Tunisie les vend,
rien que pour se moquer
de celui qui les achète.