Si les effets du petit-déjeuner restent discutés sur le maintien et la perte de poids, les études s’accumulent pour reconnaître ses bienfaits sur la vigilance, la disposition à l’apprentissage, le contrôle et l’équilibre glycémiques. De là il n’y a qu’un pas pour conclure qu’un petit déjeuner, protéiné, aura aussi une incidence sur l’activité de la matinée. C’est ce que confirme cette étude de l’Université de Bath. Ses conclusions, publiées dans l’American Journal of Clinical Nutrition, qui portent sur un groupe de patients atteints d’obésité, montrent que le petit-déjeuner incite à plus d’activité et que sans petit-déjeuner, ces patients opteraient plus certainement pour la …sédentarité.
Bref, prendre un petit déjeuner pousse les personnes en surpoids ou obèses à être plus actives, conclut cette analyse des liens entre le petit déjeuner et la santé. Ainsi, si prendre un petit déjeuner n’entraîne pas sur ce groupe de participants une perte de poids, il s’avère associé à une activité physique plus soutenue dans la matinée et contribue à réduire la prise alimentaire plus tard dans la journée. Ce qui n’est pas sans rappeler les conclusions de cette récente étude de l’Université de Pennsylvanie qui plaide pour les enfants, pour un petit-déjeuner riche en protéines, qui va leur permettre de moins consommer au déjeuner et finalement réduire de quelques dizaines de calories leurs apports caloriques de la journée.
D’ailleurs, si l’on ne devait retenir que 2 facteurs de poids corporel, on retiendrait l’apport calorique et la dépense énergétique. L’augmentation de l’activité est donc l’un des moyens les plus importants pour lutter contre le surpoids. Les chercheurs britanniques ont donc souhaité préciser les liens possibles entre le petit déjeuner, le poids corporel et les résultats de santé chez 15 femmes et 8 hommes âgés de 21 à 60 ans. Les différentes composantes du bilan énergétique (taux métabolique au repos, thermogenèse physique et induite par l’alimentation et apport énergétique) ont été évaluées dans la vraie vie. Ces participants ont été répartis en 2 groupes, un groupe » petit-déjeuner (≥700 kcal) et pas de petit déjeuner pendant 6 semaines. L’analyse montre que le petit déjeuner conduit à :
· une plus grande dépense énergétique physique pendant la matinée avec une dépense calorique supplémentaire moyenne de 188 kcal / j mais sans aucun effet sur la dépense énergétique sur 24 heures.
· un apport énergétique global sur la journée équivalent qu’en l’absence de petit déjeuner : ce qui signifie que prendre un petit déjeuner n’entraîne pas un apport calorique global plus important, mais seulement une répartition différente des apports au cours de la journée,
· une évolution de l’IMC identique qu’en cas d’absence de petit-déjeuner (et en l’occurrence une augmentation de l’IMC),
· mais une tolérance au glucose améliorée.
Ainsi, en cas de surpoids ou d’obésité, prendre un petit déjeuner conduit à une plus grande activité physique au cours de la matinée, sans apport calorique supplémentaire sur la journée et permet une sensibilité accrue à l’insuline. De prochaines études sont prévues pour comparer les effets de différents types de petits déjeuners.
Alors peut-on » sauter » le petit déjeuner ? Sur la base de ces données mais aussi d’autres marqueurs métaboliques, le petit déjeuner » peut aider » à respecter une bonne hygiène de vie.
Source: American Journal of Clinical Nutrition February 10, 2016, doi: 10.3945/ajcn.115.122044 The causal role of breakfast in energy balance and health: a randomized controlled trial in obese adults
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