Un monde secret, caché dans les entrailles de la terre. En pleine fusion, la lave se faufile entre les couches de roc et de terre. Là ou il n’existait qu’une masse rocheuse immobile, elle défonce, arrache tout. Rien ne semble l’arrêter.
À chaque passage, elle prend de la force , de la vigueur. Sa chaleur intense fait fondre la roche plus sensible et l’entraîne avec elle. Du petit filon mince du début, elle est devenue une rivière chauffée à bloc.
La pression augmente de plus en plus. Elle cherche la sortie, mais ne peut la trouver. Elle revient encore une fois à son point de départ.
Cette rivière prend de l’intensité. Elle cogne sur les parois rocheuses, comme un nouveau-né qui veut sortir du ventre de sa mère. Chaque coup fait frémir la terre.
La dernière couche de roc est atteinte. Elle cherche encore, s’acharne. La tension est trop grande pour rester emmurée dans le sol. Il doit y exister une fissure, un point faible.
Droit devant une petite brèche. La rivière déchaînée s’engouffre dans l’ouverture, la force, l’agrandit. Et c’est l’explosion fatale. La pression se libère dans le ciel,
entraînant avec elle toutes les entrailles de la terre.
La lave en fusion monte à des kilomètres de hauteur avant de s’abattre dans les boisés. La rivière en fusion s’élance à l’assaut de tout ce qu’elle peut brûler et enterrer. Un paysage multicolore finira en quelques instants dans un amas de cendres et de lave d’un gris monotone et régulier.
En surface en refroidissant le croûte s’épaissit, figeant à tout jamais les vestiges de ce monde envahi. Un vaste champ de bataille à perte de vue. Celui d’une bataille d’une guerre perdue d’avance. Aucune riposte possible. Des nuages de cendre finissent leur travail en camouflant le tout sous un épais manteau de poussière.
Tes sentiments de frustration auront coulés dans tes veines telle une rivière de lave. Lorsque la pression aura été à son maximum, et que l’usure du temps aura fait son ravage, profitant d’un instant de faiblesse, d’une brèche dans ton armure, dans ta carapace, une émotion explosive aura su naître. Après quelques instants tu te retrouves seul devant ce chant ode cendre qu’aura été ta vie. Un silence morbide et profond s’installe.
Ferme les yeux et prends ton souffle. Tel le phoenix qui renaît de ses cendres, apprends à renaître à la vie. Prends ton envol vers de nouvelles richesses, de nouvelles valeurs.
Extrait du livre Après la pluie… Le beau temps.
Les lundis littérature du Ste-Cath. Soirée de poésie et d’art oratoire animé par Raymond Viger en alternance avec l’improvisation de la troupe le Carrousel. 4264 Ste-Catherine est Montréal. (514) 223-8116.
La suite: Liberté… Un sourire intérieur.
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Liberté… Un sourire intérieur
Un livre de poésie de 128 pages. Liberté politique, liberté journalistique, liberté émotionnelle… Toutes les couleurs de la liberté, individuelle et collective.