Des prisons, et, puisque nous sommes à Nanterre, la Maison d’Arrêt située dans cette ville. Ce que Nicolas Daubanes montre, c’est une façade, des barbelés, reproduits au moyen d’un procédé aimanté qui fixe la limaille de fer, peut-être celle recueillie en sciant un barreau : patience et espoir. Mais nous n’entrons pas dans le bâtiment. C’est James Casabere qui nous en propose l’illusion, espace clos, silencieux… Même si l’espace de la prison n’est pas silencieux. D'autres cellules le sont. Les photos de James Casabere montrent des maquettes réalisées par le photographe, donnant cette impression d’enfermement qu’on trouve ailleurs, dans les Carceri de Piranèse que présentait ainsi Marguerite Yourcenar : « L’artiste parvient à nous convaincre que cette salle démesurée est d’ailleurs hermétiquement close, même sur la face du rectangle que nous ne verrons jamais, parce qu’elle est située derrière nous. Dans de rares cas où une impraticable échappée s’ouvre sur un extérieur lui-même enserré par des murs, cette espèce de trompe-l’œil ne fait qu’aggraver au centre de l’image le cauchemar de l’espace fermé ».