Vers la fin de l'état de grâce ? [Actu]

Publié le 14 février 2016 par Jyj9icx6

"Il perd son éclat", clame cette une triomphante
avec une formule habituellement utilisée pour les accidents de lessive.
Par ailleurs, Página/12 tente de revenir au Macri de Buenos Aires,
au Chef de Gouvernement de la Ville autonome, à celui d'avant la présidence
avec ce rappel des ballons jaunes, couleur du PRO,
alors que depuis qu'il est président, Macri n'a plus fait appel aux ballons jaunes


Página/12 consacre sa une de ce matin à l'analyse d'une enquête exclusive sur l'état de l'opinion, soixante jours après la prise de fonction du Gouvernement qui s'est donné cent jours pour lancer le pays sur le voie de réformes profondes, en quête de pluralisme, de relance économique dans tous les domaines, de reconnaissance internationale et de diplomatie saine, de lutte contre la corruption.
Les mêmes résultats ou des résultats très similaires en tout cas font aussi l'objet d'une analyse, beaucoup plus succincte comme toujours, dans l'édition de Clarín.
Dans cette enquête, on voit nettement que le nombre des Argentins satisfaits du gouvernement a baissé. Il est maintenant d'un point inférieur à celui de ceux qui se déclarent satisfaits. Ce qui correspond à une baisse de 10 points par rapport au score qu'avait Mauricio Macri trois semaines après sa prestation de serment, à la fin du mois de décembre. Malgré tout, sa popularité personnelle reste très élevée : 54% de citoyens continuent à l'aimer. L'état de grâce est en train de disparaître. Les causes ? Sans doute l'augmentation des prix, très brutale et assez inattendue pour les électeurs, qui est la première cause de mécontentement puisque tous les prix ont augmenté, que les salaires stagnent ou n'augmentent pas en proportion et les dispositifs sociaux disparaissent (prix de l'énergie et des transports). Et puis il y a aussi cette vague de licenciements dans le secteur public qui n'a pas touché que les militants péronistes payés à ne rien faire mais des salariés de tous les secteurs, de tous les âges, dans tous les métiers, de toutes les anciennetés et certains d'eux avaient voté pour Macri, soit pour le soutenir soit pour en finir avec le kirchnerisme (donc contre Daniel Scioli plus que pour Macri). Cependant plus de la moitié des Argentins, qui n'habitent pas tous à Buenos Aires où cette vague se ressent de plein fouet, se déclarent favorable à cette mesure.
Pour la politique des prix, c'est 82% des personnes interrogées qui se déclarent mécontentes. C'est beaucoup après seulement deux mois d'activité gouvernementale.
Le Gouvernement, que cette reprise spectaculaire de l'inflation ne semble pas laisser indifférent, est en pleine réflexion sur les mesures à prendre. Parmi celles déjà décidées, la mise en place d'un système de surveillance des prix en continu via une application en ligne que tout un chacun pourra télécharger et alimenter en données, en faisant ses courses. Il est régulièrement question de pression sur les éleveurs menacés oralement à plusieurs reprises d'un recours du Gouvernement à l'importation de viande, ce qui serait une insulte au secteur en Argentine. Des menaces planent aussi sur la grande distribution, mais pour le moment aucune mesure n'a été prise dans cette direction. Il y a deux mois, on parlait aussi d'implanter deux taux de TVA, l'un pour les produits de première nécessité, dont les denrées alimentaires, et l'autre pour tout le reste.
L'article de Página/12 est illustré par deux schémas d'une grande clarté qui montrent très bien la tendance qui se dégage en cette pré-rentrée argentine.
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12 sur son enquête d'opinion publique lire l'article de Clarín autour de l'évolution de l'opinion sur le Gouvernement et le Président lui-même lire l'article de La Nación sur le futur système de surveillance des prix lire l'article de La Nación sur les préoccupations économiques gouvernementales lire l'article de Clarín sur les déclarations récentes d'un ancien ministre de la Province de Buenos Aires au sujet de l'embargo sur le thème de l'inflation sous la houlette du gouverneur Daniel Scioli.