C’est chez qui ? le Nord ? Non, c’est chez Actes Sud ;-).
Je l’achète ou je l’emprunte ? Alors si tu aimes le papier et le format de chez Actes Sud, vas y, fais toi plaisir et débourses 18,80€ ! Sinon, tu peux l’emprunter à la bibliothèque ! (Anne-ju les bons tuyaux !)
Je mets combien de temps pour le lire ? Une journée ou un week end suffiront largement pour lire ces 208 pages.
Bon Anne-Ju, il parle de quoi ce livre ?
Photographe de guerre, Etienne a toujours su aller au plus près du danger pour porter témoignage. En reportage dans une ville à feu et à sang, il est pris en otage. Quand enfin il est libéré, l’ampleur de ce qu’il lui reste à ré-apprivoiser le jette dans un nouveau vertige, une autre forme de péril. De retour au village de l’enfance, auprès de sa mère, il tente de reconstituer le cocon originel, un centre duquel il pourrait reprendre langue avec le monde.
Je ne vous en dis pas plus car sinon je vais vous raconter l’histoire.
En tout cas, c’est pas vraiment tordu !
Ce livre me faisait de l’œil depuis longtemps (eh oui, les bouquins me draguent que voulez-vous !) mais je ne suis pas une fille facile, donc j’ai résisté. Mais Marie, une amie facebookienne, a eu la gentillesse de me l’offrir (si ça pouvait marcher comme ça pour toutes les choses qui me font envie….).Enfin… encore merci ma belle :-*.
Comme dirait Coluche : « C’est l’histoire d’un mec….qui revient de quelques mois en tant qu’otage dans sa ville natale. Bon, il est un peu paumé au début car il pensait pas revenir du tout, il pensait même pas vivre tout court. Mais bon, il est là dans cet avion qui le ramène en France. Il ne sait pas vraiment où il va, mais il suit (de toute façon, il n’a rien d’autre à faire). De retour en France, il décide d’aller squatter chez maman pour faire un point ! Et là, on se tape plusieurs séances chez le psy et nous aussi par la même occasion ». Ah ce Coluche, même mort, il me fera toujours autant rire ;-).
On rigole, on rigole, mais je vois bien que là vous êtes complètement pommés en vous demandant « mais elle a aimé ou pas »…J’aime entretenir le mystère, c’est ce qui fait mon charme.
Allez, je vais tout vous dire : l’auteure explore, plutôt bien, le thème de l’intimité de ces otages qui essayent de retrouver leur place dans leur vie. Car durant, cette captivité, il n’est qu’un corps solitaire. Son esprit est ailleurs. Et c’est aussi ce qui se passe quand il retrouve ses proches. Dans ce roman intimiste, il se dégage des sentiments forts qui peuvent en faire pleurer certains (pas moi sur ce coup :-)). Il se lit lentement et doucement. On est spectateur de ce début de reconstruction de cet otage mais aussi de ces proches. Car l’auteure nous montre aussi les étapes par lesquelles sont passées ses proches et c’est prenant. Il peut dérouter aussi…
Alors, il n’est pas tordu à rester dans mes coups de coeur, mais il est plaisant. Donc, pour ceux qui ont besoin de douceur, d’émotions, de sentiments…bref de sortir les kleenex, ce livre est fait pour vous !!!
Allez sortez vos mouchoirs :
« Quand on était petit, tu voulais déjà tenir le moins de place possible. Tu étais celui qu’on ne remarque pas, dont on oublie la présence. Moi je rêvais de voler mais toi, tu te faisais le plus léger possible pour voir le monde. Notre village, même vu d’en haut, ça ne te suffisait pas . Il y avait une part de toi ailleurs, toujours ailleurs. Même quand on jouait notre trio; tous les trois, une part de toi n’était pas là. A nous deux, Jofranka et moi, on n’a pas pu te retenir. Et moi je n’ai pas pu retenir Jofranka. Ici c’est un village où on ne sait pas retenir ceux qui partent. On sait juste les suivre des yeux jusqu’à ce qu’ils disparaissent de notre horizon et après, on les attend. Comme on peut. »
Mais c’est qui Jeanne Benameur ? Je conno pas !
Jeanne Benameur est née en Algérie en 1952. Elle vit à La Rochelle et consacre l’essentiel de son temps à l’écriture.
Jeanne Benameur a déjà publié chez Actes Sud : Laver les ombres (2008 ; Babel n° 1021), Les Reliques (Babel n° 1049), Ça t’apprendra à vivre (Babel n° 1104), Les Insurrections singulières (2013 ; Babel n° 1152), Profanes (2013 ; Babel n° 1249), et Otages intimes (2015).
Elle a également publié pour la jeunesse, essentiellement chez Thierry Magnier.