24 heures à peine après que Jean-Luc Mélenchon ait proposé sa candidature à la présidentielle de 2017, le pilonnage médiatique s'est mis en branle dans le but non avoué de discréditer cette dernière.
Il y a ceux qui s'interrogent sur la capacité du co-fondateur du Parti de Gauche à mener une campagne sans l'appui d'un grand appareil partidaire, sous-entendu le Parti Communiste. Curieusement, ce qui en 2012 était, par les mêmes, considéré comme un handicap (une alliance avec les rouges, quelle hérésie !) devient subitement un atout. Il a ceux aussi, à l'instar du site Atlantico, qui annoncent (souhaitent ?) déjà un échec retentissant. Ces deux catègories de journalistes indiquent surtout qu'ils n'ont pas prêté attention aux propos de Jean-Luc Mélenchon et à sa démarche qui se veut participative, et en dehors des partis. Surtout, ils montrent qu'ils sont peu au fait de l'actualité puisque c'est justement ce type de campagne qui fait le succès d'un Bernie Sanders aux Etats-Unis.
Bernie Sanders, c'est de lui justement que se sert le site de l'Obs pour porter une attaque bien en dessous du niveau de la ceinture. En avouant une certaine "admiration", pour Bernie Sanders, Jean-Luc Mélenchon se compromettrait car celui-ci serait un soutien d'Israël. Cela revient donc à limiter toute pensée politique à la seule question palestinienne. C'est aussi nier, que ce qui est passionnant chez Bernie Sanders, c'est la méthode avec laquelle il fait campagne, méthode dont Jean-Luc Mélenchon avoue s'inspirer. C'est quand même bien plus que la question palestinienne.
Enfin, l'attaque la plus fréquente consiste pour les sites ancrés à droite, Les Echos ou Challenges, à asséner qu'en se déclarant Jean-Luc Mélenchon fait le jeu de François Hollande. Alors là, on est dans le billard à trois bandes. Donc, en se présentant, Mélenchon piraterait l'éventuelle primaire à gauche dont François Hollade ne voudrait supposément pas, puisque tout aussi supposément il perdrait cette dernière. Au profit de qui ? Valls, Macron ? Un candidat capitalistico-compatible assurément. Pourtant, il me semble bien que la démarche du candidat de la gauche (la vraie) est toute autre. En se lançant dès maintenant il permet à tous les déçus du socialisme (ou de la droite contrariée se serait plus juste) d'avoir un point d'ancrage, un repère qui peut servir de dynamique pour la campagne et vraiment concurrencé une probable candidature Hollande.
Bref, quand on voit la virulence des attaques qui commencent contre le candidat Mélenchon et qu'on les compare avec la complaisance dont fait preuve Marine Le Pen, on se dit que le système a déjà choisi son candidat anti-système, celui qui le gênera le moins.