Jan Havickszoon Steen (Leyde, 1625 ou 1626 – inhumé à Leyde, le 23 février 1679) est un peintre néerlandais (Provinces-Unies) du siècle d'or. Représentant du baroque, il figure parmi les peintres de genre néerlandais les plus importants de son époque. Il a peint quelques centaines de tableaux, de qualité inégale, mais caractérisés, surtout, par la connaissance du cœur humain, l’humour, et une utilisation exubérante de la couleur. Il représente fréquemment des valeurs morales dans des scènes du quotidien, en recourant à des images la plupart du temps symboliques.
Son père est marchand de grains et brasseur. Jan est l’aîné des huit enfants d'une famille catholique aisée.
En 1639, Jan Steen fréquente probablement l’école latine de Leyde, tout comme Rembrandt, son illustre contemporain. Il part ensuite faire son apprentissage vraisemblablement à Utrecht, chez Nicolas Knüpfer, un peintre allemand de tableaux historiques et figuratifs, dont l’influence est visible dans les compositions et l’emploi des couleurs de Steen. Une autre de ses sources d’inspiration sera Adriaen Van Ostade, peintre de la vie paysanne ; on ignore cependant si Steen a été effectivement son élève. Parmi ses maîtres, on cite aussi le nom de Dirck Hals. En 1646, Jan Steen fréquente l’Université de Leyde puis, deux ans plus tard, en mars 1648, il s'inscrit à la guilde de Saint-Luc locale et collabore avec Gabriel Metsu.
En 1649, à La Haye, il entre au service du peintre paysagiste Jan Van Goyen, dont il épouse la fille, Margriet. Le couple, qui aura au moins cinq enfants, vit chez Van Goyen sur la Bierkade. La collaboration entre les deux peintres durera cinq ans.
En 1654, tout en revenant toujours régulièrement à Leyde, Steen part s’établir à Delft, où il tient la brasserie De Slange, sans grand succès : la terrible explosion de la poudrière, qui dévaste une grande partie de la ville, met un frein à l’économie locale.
De 1656/1657 à 1660, il vit dans une petite maison à Warmond, non loin de Leyde, et cesse bien vite de s'occuper du Slange. En 1660, il s’installe à Haarlem. C'est là qu'il connaîtra sa période la plus productive.
En 1670, année de la mort de son père, et un an après celle de sa femme, Steen retourne vivre à Leyde où, jusqu’à son propre décès, il occupe une maison héritée de ses parents. Durant cette période, il est souvent accompagné par Frans Van Mieris. En 1671, il est choisi une première fois pour diriger la guilde des artistes, une fonction qu’il exercera à nouveau trois ans plus tard. Il obtient l’autorisation d’exploiter une autre taverne, De Vrede et, vers 1673 il se remarie avec la veuve d’un libraire, Maria Van Egmont, avec laquelle il aura ses sixième et septième enfants.
Jan Steen meurt en février 1679, âgé de 54 ans.
La vie quotidienne constitue le sujet de prédilection de Steen. Un bon nombre de tableaux sont pleins d’animation, voire chaotiques et luxurieux. Ses peintures renferment des indices subtils et de nombreux symboles qui laissent entendre que Jan Steen veut donner une leçon morale. Souvent, elles se réfèrent à de vieux proverbes ou à d’anciens textes littéraires néerlandais.
En dehors des peintures de genre, Steen a exploré des sujets variés : il a peint des scènes historiques, mythologiques et religieuses, des portraits, des natures mortes et des paysages. On vante ses représentations d’enfants, de même que sa maîtrise de la lumière et son souci du détail, notamment dans le rendu des matières textiles.
L’œuvre de Jan Steen connaît l’estime de ses contemporains et, de ce fait, il gagne assez bien sa vie.
En haut à gauche : autoportrait de l'artiste
D'après Wikipédia