Retour sur le problème de l'aide financière de la ville de Lorient à Emglev,
Publié le 12 février 2016 par Jyletouze
Suite à ma lettre ouverte dénonçant la baisse de 35% de l'aide de la Ville de Lorient à Emglev Bro an Oriant (voir ici) , Le Télégramme a fait paraître sur le sujet un article dans son édition de ce vendredi 12 février.
Le Télégramme, 12 février 2016
Emglev Bro an Oriant. Subvention : le président d'honneur monte au créneau
La
subvention accordée à Emglev Bro an Oriant en 2016 par la ville de
Lorient s'élève à 21.500 €. Soit 10.000 € de moins que l'année dernière.
Le président fondateur de l'association a décidé de monter au créneau.
La semaine passée, le conseil municipal de Lorient a voté les
subventions aux associations pour 2016. 21.500 € pour Emglev Bro an
Oriant contre 32.000 € en 2015 et 2014. Président fondateur d'Emglev (et
ancien conseiller municipal de Lorient en charge de la promotion de la
langue et de la culture bretonnes), Jacques-Yves Le Touze a voulu réagir
: « Le conseil a voté une diminution de 35 % de sa subvention à
l'Entente culturelle bretonne qui fédère des dizaines d'associations
travaillant dans le domaine de la langue et de la culture bretonnes. 35
%, c'est 10.000 € en moins pour la fédération lorientaise. Depuis 1992
et la signature d'une convention entre la Ville et Emglev, c'est la
première baisse importante et unilatérale de l'aide de la Ville à Emglev
».
Le « silence radio de l'UDB lorientaise »
Le
président d'honneur monte au créneau : « La Ville est liée par une
convention trisannuelle avec Emglev et ne peut pas en sortir à moins de
remettre en cause ladite convention ».
Autre
argument avancé : « Lorient souhaiterait qu'Emglev soit financé par
l'agglomération. (...) C'est un drôle de procédé que de couper les
vivres à Emglev, tout en suggérant un financement de l'agglo... À ma
connaissance, aucun élu n'a protesté publiquement lors de la réunion du
conseil ; silence radio à l'UDB lorientaise. Ça ne fait que confirmer
l'évolution de la mairie au sujet de la langue et de la culture
bretonnes : son intérêt est en complète régression ».
« Manque de concertation » pour Yvonig Le Merdy
Si cette très politique tribune est signée du seul Jacques-Yves Le
Touze, Yvonig Le Merdy, l'actuelle présidente d'Emglev, soutient son
prédécesseur. « Ce vote brutal et sans concertation préalable a été un
choc pour nous tous. Je vais réunir toutes les associations partenaires
et demander un rendez-vous avec le maire. Je peux entendre qu'on baisse
les subventions mais pourquoi faire toujours des économies sur la
culture ? ». L'association aurait-elle été mise devant le fait accompli ?
Yvonig Le Merdy regrette de ne pas avoir pu expliquer, « à l'occasion
du bilan de la convention, qui n'a d'ailleurs pas pu se faire, les
changements structurels et notamment le fait que le poste de salarié n'a
pas été pourvu pendant plusieurs mois. Sans cela, le dernier exercice
aurait été tout juste à l'équilibre et pas excédentaire ».
Soutien réaffirmé de la Ville
De
son côté, Emmanuelle Williamson, adjointe au maire en charge de la
culture, a réaffirmé le soutien de la Ville à Emglev Bro an Oriant. «
Cette coupe ne remet pas en cause l'aide à la culture et à la langue
bretonnes, car c'est un élément fort de la ville. Nous soutenons et
continuerons à soutenir toutes les forces vives : Fil, cercles, bagad,
écoles bilingues... ». Face à cette « réaction légitime », l'élue pointe
le contexte global de baisse des dotations sur la collectivité, «
répercutée sur les équipements et les associations ». Mais elle déplore
surtout une tentative avortée de « faire bouger les choses », en
septembre, suite à une rencontre entre Emglev et la Ville. « Dans son
bilan, seulement 30 % de l'activité de l'Emglev touche la ville de
Lorient. On s'interroge là-dessus. La ville-centre ne peut pas tout
porter. Nous sommes prêts à reconsidérer les choses à une autre échelle
territoriale. La culture bretonne est d'intérêt communautaire. La porte
n'est pas fermée. La Ville reste en convention avec Emglev. J'espère que
ça va créer une onde de choc ». À bon entendeur.