Alors que Renault lance sur le marché, jeudi 12 juin, son premier 4×4 baptisé Koleos, Greenpeace se mobilise : samedi 14 juin, dans une vingtaine de villes de France dont Paris, Grenoble, Bordeaux ou Strasbourg, les bénévoles de Greenpeace vont rendre visite à leur concessionnaire pour « célébrer » avec humour la naissance d’une merveille anti-écologique et « féliciter » Renault comme il se doit pour son engagement en faveur du climat.
« Le Koleos, c’est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire. Renault va à contresens de l’histoire, déclare Anne Valette, en charge de la campagne Climat à Greenpeace. À l’heure de la flambée du prix du pétrole et de l’urgence climatique, alors que les consommateurs recherchent plus que jamais des véhicules peu gourmands en carburant et faiblement émetteurs de dioxyde de carbone, quelle mouche pique ce constructeur de lancer un 4×4 qui consomme jusqu’à 10 litres au 100 et émet jusqu’à 237 g de CO2/km ? »
Jusqu’à présent, la marque au losange s’était tenue à carreau et ne s’était pas aventurée sur le segment des « Crossover », ces véhicules taillés pour les expéditions tout-terrain mais utilisés pour les virées au supermarché. Mais avec le Koleos, Renault commercialise une véritable arme de destruction massive du climat. Ce croisement entre une berline et un 4×4 affiche des mensurations impressionnantes : il pèse entre 1,5 et 1,7 tonne, présente un moteur très puissant (150 à 175 chevaux), donc très gourmand (7,2 à 9,9 litres/100 km). Résultat : les dix modèles émettent en moyenne 209 g de CO2/km, d’où un malus de 750 à 1 600 €.
« Samedi 14 juin, les bénévoles de Greenpeace vont dénoncer avec humour le double jeu de Renault. D’un côté, ce constructeur communique tous azimuts sur son label “Eco 2″ et, de l’autre, il commercialise une arme de destruction massive du climat et reste solidaire des constructeurs allemands qui, à Bruxelles, mettent tout en œuvre pour torpiller les négociations en cours sur la future réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des voitures neuves », dénonce Anne Valette.
Cette future réglementation européenne constitue l’un des dossiers majeurs qui devrait être bouclé d’ici la fin de l’année sous présidence française de l’Union. Suite au lobbying de l’industrie automobile européenne, constructeurs allemands en tête, l’ambition du texte a été réduite à peau de chagrin. Et l’accord conclu entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel le 9 juin fait figure de coup de grâce. D’ici la fin de l’année, les autres États membres de l’UE ainsi que les députés européens examineront le projet de réglementation. Greenpeace les appelle à rejeter le déplorable compromis franco-allemand et à amender le texte qui, pour être à la hauteur du défi climatique, doit notamment :
- limiter la moyenne des émissions à 120 g de CO2/km d’ici à 2012, et à 80 g/km d’ici à 2020 ;
- comprendre des pénalités immédiatement dissuasives (150 € pour chaque gramme de CO2 supplémentaire, pour chaque véhicule vendu), seule garantie que les constructeurs respecteront les nouvelles normes.
À Paris, les bénévoles de Greenpeace vous donnent rendez-vous samedi 14 juin, de 10h30 à 14h, devant le concessionnaire Renault situé 26 bd des Filles du Calvaire, dans le 11e arrdt. Pour savoir où retrouver les bénévoles de Greenpeace ailleurs en France, rendez-vous sur www.greenpeace.org/france/groupes-locaux