Au Stade des Lumières, il ne manque plus qu'une équipe et un public !
Ce devait être la consécration : Non pas un stade, mais un complexe, unique en France, et même unique en Europe: Autour du stade, ultra moderne, « digitalisé », baptisé Stade des Lumières en attendant un sponsor (espérons que ce ne sera pas Justin Bridou ou Canard WC), un ensemble de boutiques, de restaurants, d’hôtels, une sorte de parc d’attractions et d’affaires tournant autour du foot. Car aujourd’hui, le business du foot ne se fait plus avec la seule billetterie mais avec tout le « merchandising » décliné autour de l’image d’une équipe. Maillots bien sûr, avec les numéros, les noms des stars du moment, et puis les casquettes, les écharpes, les mugs, et puis encore , les loges réservées à l’année où le business invite ses relations pour conclure des affaires devant un beau spectacle, celui d’une rencontre de foot. On pense bien sûr aux exemples réussis du Barça, avec ses soçios, et des loges que l’on se transmet de génération en génération, du Real, de Manchester, du Bayern etc… C’était donc le rêve de Jean-Michel Aulas, le Président de l’OL depuis … pratiquement aussi longtemps que la reine en Angleterre, ou Paul Biya au Cameroun. Et sur le papier, c’était loin d’être idiot : L’OL avait accumulé un trésor de guerre, résultat d’années de saine gestion « à la lyonnaise », le Président Aulas avait réussi à mobiliser derrière son projet tous les acteurs de la Ville et de la région. Un arrêt du tram Rhône express desservant l’aéroport a été aménagé, comme également une bretelle d’autoroute et des parkings conséquents. Sauf que… il manque l’essentiel. Et l’essentiel reste une équipe qui gagne. Parce que, et désolé pour les gones inconditionnels de l’OL, mais le maillot de Lacazette ou de Valbuena se vendent moins bien, c’est un euphémisme, que ceux de Messi, Ronaldo ou autre Eto’o. Entre investir dans le stade, et investir dans une équipe, il semble que Lyon ait vu trop gros. Et puis, il faut aussi un public, et là un mois à peine après l’inauguration du stade, le président Aulas en est réduit à lancer des appels pour que le stade soit rempli. Et l’on se met à regretter l’ancien stade de Gerland, qui certes devait être modernisé, mais qui avait l’avantage d’être dans la ville, comme le sont les stades des très grandes équipes européennes, le Camp Nou à Barcelone, Santiago Bernabeu à Madrid, Old Trafford, pour le Manchester United, ou encore San Siro, surnommé « la scala du football ». Ces enceintes ont toutes en commun d’être très facilement accessibles, de faire partie du paysage urbain, d’avoir une histoire, une âme, d’être des mythes. Beaucoup d’eau coulera sous le Pont Pasteur, qui relie au-dessus du Rhône, Gerland à la Confluence, avant qu’on se rende en pèlerinage à OL-Land, comme on le fait pour Old Trafford ou San Isidro. La devise de Lyon n’est pas comme celle de Paris « Fluctuat nec mergitur » , « Battu par les flots mais ne sombre pas ». Hélas, car l’OL est en train de sombrer. Les coup de gueule de son Président qui accuse toujours- c’est pas moi, c’est les autres - les arbitres, la pelouse, la météo, le public, les medias, pour expliquer les contre-performancesde son équipe pourront-il éviter le naufrage ? C’est un peu triste pour la carrière, la fin de carrière ? de celui qui fût un très grand Président de Club. C’est aussi inquiétant pour les finances du Club, et au-delà pour les contribuables lyonnais qui sans en avoir été avertis, ont été entraînés par leurs élus, et leur maire, dans le cofinancement de ce projet peut-être un peu délirant. Avoir de l’ambition, c’est bien, et Lyon en a souvent manqué. Mais garder le sens des réalités était une qualité très lyonnaise. Jusque là.Nous vivons un e-poque formidable.