Ils sont près de 35% des sondés* français, allemands, britanniques et suédois à déclarer boire des vins bio, régulièrement ou de temps en temps, selon une étude Ipsos réalisée en 2015 pour le compte du plus grand salon des vins bio, Millésime bio, qui s'est tenu fin janvier à Montpellier. Ce taux varie d'un pays à l'autre : il grimpe à 51,2% en Suède contre 35,8% en France, 31,5% en Allemagne et 21% au Royaume-Uni.
Rappelons que les vins bio étaient quasi-inexistants dans les magasins quelques années en arrière. La consommation semble suivre la production, en hausse régulière depuis une dizaine d'années, avec la conversion de nombreuses vignes, en France notamment. Le taux de notoriété des vins bio (connaissance du produit) dans l'Hexagone atteint 74,6%.
Fait marquant : alors que partout en Europe les hommes sont les consommateurs majoritaires de vin, ce sont les femmes européennes (50,5%) qui préfèrent les vins bio. Alors que partout en Europe les séniors consomment plus de vin que les jeunes, plus d'un cinquième (21%) des consommateurs de vin bio européens a moins de 35 ans.
Le surcoût consenti par les européens : 1,20 € par bouteille
Une bonne majorité de ces consommateurs (59,6%) considère l'environnement comme une priorité. En France, ce critère est partagé par 86,9% d'entre eux. L'environnement et le goût arrivent en tête des critères de choix des vins bio. Preuve que leurs qualités gustatives sont reconnues. Puis vient la volonté de préserver sa santé. En Allemagne, au Royaume-Uni et en France, les produits bio sont considérés comme bons pour la santé.
Et le prix alors ? Oui, le vin bio coûte plus cher, estiment 61,1% de tous les sondés, contre seulement 38,6% de ceux qui en achètent souvent. Et cela peut constituer un frein, tout autant que le manque d'informations. Pourtant, les amateurs sont prêts à payer plus cher un vin bio. Le surcoût consenti par les acheteurs européens est de 1,20 € par bouteille. Et le budget alloué par bouteille est loin d'être ridicule : les Français déclarent dépenser entre 10,10 € et 8,30 € selon qu'ils en achètent rarement ou régulièrement. Suédois et Britanniques font encore mieux avec une dépense de 9,60 € et 12, 30 € par bouteille.
Le marché semble donc prometteur pour peu que les vignerons bio parviennent à faire connaître leurs différences.
Anne-Françoise Roger
* Méthodologie : Échantillon de 4 015 personnes de plus de 18 ans (1 000 pour l'Allemagne, 1 007 pour la France, 1 004 pour le Royaume-Uni et 1 004 pour la Suède) constituant un échantillon représentatif des populations concernées.