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En 1990, l’Académie française avait planché sur une grande révision de la langue française dans le but d’en simplifier l’apprentissage. Mais ces rectifications de l’orthographe sont restées lettre morte pendant un quart de siècle puisqu’elles ne sont pas obligatoires. Mais grand changement pour la rentrée prochaine: l’orthographe rectifiée rentre dans les manuels scolaires. La généralisation à la rentrée scolaire a été décidée par les éditeurs et n’a rien à voir avec l’Éducation nationale. Les nouveaux livres d’orthographe et de grammaire porteront un macaron portant la mention "nouvelle orthographe". Cependant les deux graphies seront acceptées, l’orthographe actuelle restant d’usage.
Parmi les principaux changements, les numéros composés sont systématiquement reliés par des traits d’union, "oignon" et "nénuphar" perdent quelques lettres et s’écrivent "ognon" et "nénufar". Le participe passé peut devenir invariable dans le cas où le verbe "laisser" est suivi d’un infinitif. Autre changement: la soudure dans un certain nombre de mots, en particulier dans les mots composés de "contre", "entre", "extra", "intra", ainsi que les mots d’origine étrangères. Ainsi donc, "entre-temps" et "contre-appel" peuvent désormais s’écrire "entretemps" et "contrappel". "Week-end" peut désormais s’écrire en un seul mot et devenir "weekend". Mais la vedette dans cette modification de la langue française est incontestablement l’accent circonflexe, qui a fait beaucoup parlé de lui depuis la révélation jeudi 4 février 2016, de l’application de la réforme dans les manuels scolaires dès septembre prochain. Les internautes se sont révoltés contre ce qu’ils ont considéré, à tort, comme une disparition totale de l’accent circonflexe. De nombreux commentaires et traits d’humour ont rempli la toile avec notamment le hashtag #jesuiscirconflexe. Mais rassurez-vous, la réforme n’annule pas vraiment l’accent circonflexe, qui disparaît sur le "i" et le "u", mais reste néanmoins maintenu dans les terminaisons verbales du passé simple et du subjonctif, ainsi que dans les cas où son retrait peut entraîner des ambiguïtés comme c’est le cas pour l’adjectif "mûr" qu’on peut confondre avec le nom "mur". Si l’Académie française voit dans ces modifications une légitimité de suivre l’évolution de la langue française afin de faciliter son apprentissage par les élèves, cette révision orthographique subit de nombreuses critiques. En effet, beaucoup y voit un véritable appauvrissement de la langue française. Que l’on soit d’un avis ou de l‘autre, ce qui est certain, c'est que ces changements risquent de prêter à confusion. Les enseignants devront à présent expliquer aux élèves les deux orthographes tolérées puisque les nouvelles graphies ne sont encore entrées en vigueur dans la vie quotidienne et risquent d’être interprétées comme des fautes de français.