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Retour à la Philharmonie avec un concert intitulé « Le Choc des Titans » avec au programme Beethoven, Mahler et pour les servir l’Orchestre national d’Île-de-France dirigé par son directeur musical Enrique Mazzola et comme soliste au piano pour la première fois à la Philharmonie, Cédric Tiberghien.
On a déjà pu assister plusieurs fois à des productions de cet orchestre et nous avons déjà pu dire tout le bien que nous pensons de cette formation de très grande qualité. À sa tête le chef Enrique Mazzola qu’on apprécie aussi beaucoup, dynamique et lyrique et au piano le jeune Cédric Tiberghien à la fois aventurier dans des programmes contemporains audacieux (souvenez-vous de cette soirée à quatre pianistes aux Bouffes du Nord) comme dans les grandes pages du répertoire.
Et c’est de ces dernières dont il s’agit ce soir avec en ouverture le Concerto pour piano et orchestre n°2 de Beethoven que le compositeur a mis très longtemps à finaliser, retouche après retouche, et qui prend parfois des airs mozartiens. Après l’entracte la Symphonie n°1 de Mahler dite « Titan » justement, elle-aussi longtemps remaniée par son créateur et qui a pour particularité de reprendre le thème de Frère Jacques pour la marche funèbre du troisième mouvement.
- Le résultat était-il à la hauteur « choc » annoncé ?
Dès le début du concerto on est très vite frappé par notre redécouverte de Cédric Tiberghien, impeccable, très investi, à la fois mozartien et doté de la puissance de Beethoven. Sautillant, vif, alerte, on adhère. L’orchestre quant à lui est comme à son habitude parfait, vivant, vibrant, accompagnant et partie prenante. En un mot envoûtant.
Le concerto se poursuit avec un équilibre superbe, très respecté et seul un « tout » harmonieux se dégage. Très belle délicatesse avec un soliste qui nuance parfaitement la puissance de l’instrument. Toujours donc un Cédric Tiberghien au sommet qui tient le public en haleine. Enfin, le troisième mouvement du concerto est solide et pétillant avec une grande cohérence. Le rappel est l’image du concerto, impressionnant.
Après l’entracte, la symphonie de Mahler est puissante avec un orchestre uni derrière Enrique Mazzola et il dégage une force orchestrale à l’effet réussi. Le chef, théâtral, donne même parfois à la symphonie des allures de musique de film. Avec le troisième mouvement, l’Orchestre national d’Île-de-France nous raconte une vraie histoire et joue avec les pupitres, les nuances, les changements. Bravo. Une conclusion de concert avec un quatrième mouvement en forme de concentré de vie, avec une grande énergie.
- Pour résumer et pour se répéter : nous avons adoré. Un grand bravo aux musiciens !
Lundi soir aussi nous étions de sortie, souvenez-vous.