Avec son blase dorcelien, Marie Dior fait penser à une porn star des nineties attendant son heure de gloire au prochain trou du même nom. Évitons dès lors toute méprise sur l'orifice, si Marie s'entend à faire bander, c'est uniquement par les oreilles. Et c'est aussi et surtout, depuis 2011, la persona glamour du producteur portugais Diogo Correia qui pour la peine trouve ça légitime de foutre des gens à poil un peu partout, même Richard Gere.
Installé à Berlin et régulier du label Aural Sects - qui fait peur aux grands-mères et à qui l'on doit la notoriété de porte-étendards darkwave comme Black Ceiling ou Psychic Rites - Diogo donne corps et voix à la Danse Macabre, méprisant dans un clubbing dégénéré et dégenré les sacrements bileux de ces conventions sociales qui ne sont que le reflet de la conscience de notre propre fin. De son abstract downtempo spectral labellisé Marie Dior, Correia garde dans I See The World l'esthétique d'une amorce blême et vaporeuse, progressive jusqu'au kick techno sec dont il semble régulièrement parsemer ses récents albums, transformant l'usufruit de ses expérimentations électroniques en une IDM minimale, filtrée et sombre, à déshabiller des oreilles en enfilant son masque de vanité.