Quelqu’un pour qui trembler : l’histoire
Thomas officie en tant que médecin depuis des années dans un petit village paumé en Inde. Quand il apprend que la femme qu’il a quittée autrefois a eu une fille de lui, il est bouleversé et décide de rentrer. Il trouve un poste de médecin dans une maison de retraite aux habitants déjantés, pas très loin de l’endroit où sa fille habite. Arrivera-t-il, sans se faire connaître et avec vingt ans de retard, à jouer son rôle de père auprès d’Emma ?
Quelqu’un pour qui trembler : Mon avis
On trouve comme d’habitude beaucoup d’humour et de situations cocasses dans ce petit dernier de Gilles Legardinier, mais je dois admettre qu’après le super « Demain j’arrête » et le charmant « Complètement cramé », j’ai été déçue et pas seulement à cause de la couverture que je trouve plutôt ratée.
J’ai beaucoup aimé les personnages secondaires, les petits vieux hilarants de la maison de retraite, attachants avec leurs travers et leurs petites manies. L’humour de certaines scènes très visuelles où on reconnaît le vrai talent de scénariste de l’auteur et des expressions amusantes qui font rire et sourire à de nombreuses reprises. Comme d’habitude, l’écriture est claire et fluide.
Malgré l’humour et les personnages secondaires réussis, je ne suis pas rentrée dans l’histoire. Je n’ai tout simplement pas pu m’attacher au personnage principal. Thomas sauve des vies en Inde, se sacrifie pour les pauvres et les vieux, Thomas n’a même pas abandonné sa fille en connaissance de cause, parce que ce serait une faiblesse et que Thomas n’a pas de faiblesses. Thomas comprend l’amour, la vie, la mort, les hommes, les jeunes, les vieux et les femmes. Thomas jette sur la société de consommation le regard condescendant de celui qui connaît la vraie souffrance et l’a soulagée, le tout avec une modestie et une humilité à faire pâlir de jalousie l’abbé Pierre en personne. Thomas donne des leçons de vie, sur ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, aux personnages qui l’entourent, mais (et c’est là le coeur du problème) à nous aussi, lecteur, pauvres mortels qui n’avons pas la sagesse et le recul sur la vie que Thomas possède. Thomas est si parfait qu’il en devient peu crédible et son histoire factice.Bref, trop de bons sentiments tue le bon sentiment et ce feel-good book ne m’a pas fait me sentir bien. Si Thomas était un personnage secondaire, avait une grande barbe blanche et s’appelait Dumbledore, je lui aurais sans doute pardonné, mais je crois que moi et mes nombreux défauts n’avons pas réussi à nous identifier de quelque manière que ce soit à ce héros parfait… . Saint-Thomas aura donc eu sur moi l’effet d’un Lexomil avalé avec une tasse de tisane Nuit Calme et si j’ai ri parfois, je n’ai jamais été émue ou prise par le récit.
Voilà, ce n’est pas un mauvais roman et les vrais fans de Gilles Legardinier y retrouveront au moins son humour, mais je ne peux pas dire qu’il m’ait plu. Si vous ne connaissez pas encore cet auteur, je vous recommande en revanche chaudement de lire Demain, J’arrête.
Ma note : 3 sur 6 (correct)