Six mois d'existence et déjà plus de 100 000 clients à son actif, 200 millions de dollars de transactions et une croissance de 6,5% par… semaine ! La jeune pousse britannique Revolut et son porte-monnaie mobile multi-devises semblent résonner chez les consommateurs – et peut-être pas uniquement les globe-trotters invétérés.
Il est vrai que le principe a de quoi attirer l'attention. Il s'agit d'un moyen de paiement entièrement piloté par le smartphone, utilisable dans 90 devises différentes… sans aucun frais de change : les conversions sont réalisées au taux interbancaire « spot ». Concrètement, l'utilisateur télécharge l'application, crée son compte, puis l'alimente dans sa devise d'origine. Dès lors, il va pouvoir régler ses achats, retirer de l'argent dans des distributeurs, envoyer des fonds… aux quatre coins de la planète, à moindre coût.
En arrière-plan, une carte virtuelle (MasterCard) est attribuée à la souscription, pour les opérations en ligne, tandis qu'une version plastique est proposée – toujours gratuitement – à ceux qui en font la demande. Quel que soit le lieu où ces instruments sont utilisés, ils s'adaptent automatiquement à la monnaie locale et chaque dépense est immédiatement visible dans l'application mobile, convertie dans la devise principale. Par ailleurs, Revolut est également une solution de transferts internationaux entre particuliers.
Toute une palette de cas d'usage est ainsi couverte, depuis les touristes et autres habitués des déplacements professionnels souhaitant éviter les frais facturés par les banques sur leurs transactions à l'étranger jusqu'aux personnes qui ont besoin d'envoyer régulièrement de l'argent à un proche expatrié à l'autre bout du monde, en passant par les accros des achats sur le web américain, chinois, japonais…
En dépit des apparences, le concept n'est pas magique, notamment du point de vue économique. Pour l'instant, la startup se rémunère via la rétrocession d'une partie des commissions versées par les commerçants (sur les achats par carte). Les fondateurs se réservent toutefois le droit de changer de modèle, si cela s'avère nécessaire. Dans l'immédiat, la solution étant ouverte à l'ensemble du marché européen, l'effet d'échelle peut inciter à l'optimisme quant au maintien de conditions avantageuses.
Enfin, au risque d'en faire une rengaine, il est impossible de conclure cette présentation sans souligner les 3 valeurs de Revolut (outre l'équité de son offre au client), décidément universelles dans la FinTech : rendre l'argent facile à utiliser et à gérer, enrichir l'expérience utilisateur et viser la transparence absolue. Le contraste est saisissant en regard de l'approche – dans le même domaine – de Western Union, qui, tout en avançant dans sa transition « digitale », confirme sa tradition d'opacité sur les taux de change…
A lire également sur Revolut, cet article de TechCrunch.