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Critiques Séries : American Crime. Saison 2. Episode 5.

Publié le 09 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

American Crime // Season 2. Episode 5. Episode Five.


Encore une fois, American Crime cherche à jouer le rôle de la justice. J’aime beaucoup la façon dont la série tente d’un côté de parler des problèmes assujettis au fait d’être gay et d’un autre côté au fait d’être afro-américain. John Ridley aime bien titiller la société américaine et il le fait de façon malicieuse. Le script est malin et cet épisode démontre encore une fois toute la sincérité du propos. J’aime bien le fait que l’histoire de Taylor ne soit pas aussi facile. Après l’épisode précédent, révélant qu’il avait finalement envie de coucher avec un garçon (et donc Eric), nous savons aussi que Taylor avait des fantasmes comme du sexe violent, être étrangler, etc. Sauf qu’il ne veut pas forcément avouer la vérité, surtout à lui-même. Du coup, il refuse d’accepter le fait qu’il avait des fantasmes un peu violents sur les bords mais aussi le fait qu’il n’a pas été violé et qu’il a voulu tout ce qui lui est arrivé. En face, nous avons Eric qui est maintenant en train de vivre ce que vit un garçon qui a avoué son homosexualité, de façon un peu forcée. La relation entre les deux garçons est évidemment difficile à cerner, peut-être car Taylor n’a simplement pas accepté le fait d’être gay et qu’il doit encore se faire à l’idée. La scène dans les toilettes quand Eric va vers Taylor afin de l’embrasser était touchante mais elle est aussi forte.

C’est une scène qui montre que les deux garçons sont attachés l’un à l’autre et que Eric tente de faire un pas en sa direction. Taylor fait lui aussi un pas en demandant à ce que les charges à l’encontre d’Eric soient abandonnées, tout comme toute cette affaire de viol. Cet épisode c’est surtout les mots de Taylor contre ceux d’Eric. Dans un sens, c’est un élément très important que American Crime utilise à sa façon et de façon intelligente. J’aime bien le fait que American Crime ne cherche pas à traiter le viol comme dans un épisode de New York Unité Spéciale. On est ici dans quelque chose qui cherche à distiller des éléments au fil des épisodes. Il y a donc pas mal de chemins, aussi sinueux soient-ils qui sont empruntés durant l’épisode. La série cherche à se concentrer sur tout un tas de choses et de façon brillante. Les émotions des personnages sont utilisées à bon escient et les personnages de même. Le fait que Taylor est encore du mal à accepter tout cela est forcément important, mais ce qui brille aussi là dedans c’est le fait que Eric est plus seul que jamais depuis qu’il a l’étiquette gay collée sur son front. Je crois que American Crime cherche à montrer la difficulté d’être gay dans une communauté américaine comme celle dépeinte ici.

Une communauté très attachée à des valeurs rustiques qui n’ont plus lieu d’être. John Ridley veut simplement donner un coup de pied dans une fourmilière et il le fait avec beaucoup de sagesse. En parallèle, Eric a du mal à être serein et cela peut se comprendre. Sa façon de ne pas être tendre avec Taylor (« some bitch who’s sorry he got turned out ») en expliquant son point de vue est intéressant et là aussi cela permet de poser de nouvelles questions. La scène de danse à la fin de l’épisode est un moment assez fort, à la fois pour la mise en scène et la musique qui ne cherche pas à en faire des tonnes. Au fond, cet épisode veut aussi parler de tout un tas d’autres choses, notamment de l’histoire de Kevin (car après tout, il n’y a pas que ça) et l’issue de cet épisode, laissant sous entendre qu’il se passe des choses pas très nettes dans cette école suggère là aussi que finalement American Crime n’a pas terminé la quête de chacun. L’épisode donne donc l’impression d’être plus une nouvelle introduction. Mais American Crime sait démontrer encore une fois toute sa force et sa capacité à se renouveler constamment. L’an dernier, elle nous en avait déjà montré une partie, elle nous montre autre chose ici.

Note : 8/10. En bref, peut-être suis-je fasciné par le sujet de cette saison plus parce que je me sens concerné par le problème d’être gay dans une société qui a du mal à l’accepter mais peu importe, le résultat est sans équivoque : American Crime délivre une saison 2 dépassant mes attentes.


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