EXERCICE: Pourquoi sa pratique en routine est bénéfque pour le muscle – Frontiers in Physiology

Publié le 09 février 2016 par Santelog @santelog

En matière de pratique de l’exercice physique, la routine a du bon. Elle permet de réduire voire d’éviter les lésions et les douleurs musculaires. C’est ce que démontre cette recherche de la Brigham Young University qui montre comment certaines cellules spécifiques du système immunitaire interviennent pour réparer les dommages musculaires, en cas de répétition régulière de l’effort. Cette petite étude présentée dans la revue Frontiers in Physiology contribue ainsi à expliquer pourquoi  » on a moins mal la deuxième fois « .

Un retour à la salle de gym après une longue période de sédentarité se traduit immanquablement par des douleurs musculaires, puis quelques jours plus tard ces douleurs se réduisent, puis, après la séance suivante, encore un peu plus. C’est ce processus même que ces chercheurs américains décryptent, et ce processus a un nom,  » The repeated bout effect  » ou effet de répétition. En bref, les chercheurs voulaient comprendre pourquoi  » on a moins mal la deuxième fois « .

Ainsi, le système immunitaire joue aussi son rôle dans la manière dont les muscles peuvent  » se réparer et se protéger  » contre des dommages supplémentaires. Ici, les chercheurs de l’université Brigham Young apportent des preuves de l’implication spécifique de cellules immunitaires, les cellules T. Jusque-là, les cellules T étaient surtout connues pour leur réponse aux infections et non pour leur rôle de réparation musculaire. Or, les chercheurs montrent une accumulation importante de lymphocytes T infiltrant les fibres musculaires endommagées.

Les lymphocytes T travaillent aussi dans le muscle humain en réponse aux lésions induites par l’exercice. L’étude a porté sur 14 hommes et femmes devant effectuer 2 séances d’exercice intense sur un dynamomètre isocinétique à 28 jours d’intervalle. Avant et après chaque séance, les chercheurs ont effectué des biopsies musculaires pour analyser le tissu musculaire. L’analyse montre :

·   une augmentation attendue de certains globules blancs après la seconde séance, identifiés alors comme des cellules T. Un résultat surprenant car les chercheurs ne s’attendaient pas à en trouver dans le muscle squelettique en bonne santé.

·   La présence des cellules T suggère que les muscles recrutent ces cellules immunitaires suite à la répétition de l’exercice et que ces cellules accélèrent la réparation musculaire. En d’autres termes, le muscle semble se souvenir de  » l’agression  » précédente et son système immunitaire réagit comme il le ferait face à des toxines, des bactéries ou des virus.

·   Autre conclusion, l’inflammation augmente après la seconde séance d’exercice, sans pour autant aggraver la lésion musculaire induite par l’exercice.  » Alors que beaucoup pensent que l’inflammation est un processus néfaste, une inflammation bien contrôlée est un processus normal et sain que le corps utilise pour se réparer.

Enfin, cette étude qui confirme de précédents résultats, obtenus sur l’animal, révèle le principe d’inefficacité de la prise de médicaments anti-inflammatoires comme l’ibuprofène et l’aspirine après un entraînement. L’inflammation n’est pas toujours la cause de la douleur mais, le plus souvent la manifestation de la réparation musculaire.

Source: Frontiers in Physiology 12 January 2016 DOI: 10.3389/fphys.2015.00424 Skeletal Muscle Inflammation Following Repeated Bouts of Lengthening Contractions in Humans(Visuel@Mark A. Philbrick)

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