Alaska : ce beau drame romanesque, on l''aime à l'italienne.....

Par Filou49 @blog_bazart
09 février 2016

En voyant Alaska de  Claudio Cupellini qui sort dès demain en salles et que j'ai pu découvrir au Comoedia lors des rencontres du cinéma italien, et dont je vous ai parlé la semaine dernière lors d'un billet concours,  je me suis dit que, contrairement au cinéma français,  le cinéma italien- comme du reste la variété italienne le fait aussi- n'hésitait pas à prendre à bras le corps le sentimentalisme et le romanesque pour raconter une histoire d'amour.

En effet, alors que le cinéma français a tendance à traiter les romances par le prisme de l'humour ou de l'épure, Cupellini ose mettre en avant le côté latin nécessaire pour traiter le sujet et réussir à insuffler le souffle et le lyrisme nécessaire à cette très belle chronique sentimentale qui suit le  parcours de deux amoureux  dont le destin amoureux va sans cesse être bousculé par les aléas du destin et une tendance à une violence naturelle qui les rattraperont forcément.

Rencontre forcément fusionnelle entre deux solitudes, et plus précisemment entre deux  êtres écorchés et vulnérables , cette  tragédie quasi antique de Claudio Cupellini, viervoltante entre la France et l'Italie, et à travers plusieurs années,  nous offre une intense et viscérale relation amoureuse.

Une histoire passionnelle  entre ces deux amants à la fois pathétiques et magnifiques, deux âmes perdues, déracinées, mais parcourues par une veine de folie, assoiffées de vie et d'émotions en tous genres.

Des personnages qui possèdent presque  quelque chose de shakespearien  dans leurs tourments intérieurs, et leur avidité permanentes, donc des personnages forcément cinématographiques.

Tout commence sur la terrasse d'un hôtel cinq étoiles à Paris. Nadine fume une cigarette, en maillot de bain, après une audition en tant que mannequin. Fausto,  serveur dans cet hôtel, propose de lui montrer la suite la plus chère, bien qu'elle soit occupée.

C'est le début des ennuis : Fausto va se battre avec l'hôte de la chambre, revenu dans la chambre inopinément, et se retrouver en prison. Ce heurt n'est que le premier épisode de nombreuses mésaventures pour nos deux tourtereaux que le destin de la vie mettront sur le chemin.

Loin d'un naturalisme plombant, Alaska joue la carte d'un cinéma habité et romanesque, à mi-chemin entre la tragédie et la fable, et  s'appuie  sur un duo de comédiens particulièrement flamboyante et à la complicité évidente le palmé Elio Germano, particulièrement touchant lorsqu'il s'exprime en français, et la superbe actrice franco-espagnole Astrid Bergès-Frisbey que ce rôle devrait définitivement consacrer), dont l'alchimie nourrit le charme évident de ce bijou qui alterne montagnes russes émotionnelles et moments de calme seulement apparant.

 L'élégance de la mise en scène  de Cuppelini achève de faire de ce Alaska une très beau film, qui, un mois seulement après Carol, prouve que les magnifiques histoires d'amour sont décidement immortelles et indispensables pour faire vibrer la corde sensible au cinéma...

Si comme moi vous aimez particulièrement le genre, ne vous privez surtout pas d'aller faire un tour en Alaska, ne craigniez pas les coups de froids , car vous ne devriez pas avoir à le regretter.

ALASKA : bande-annonce