Dans notre précédent article (301) la conciliation de la contradiction entre infinité de l'espace et finitude de la prématière est peut être apparue peu claire. Elle conditionne pourtant toute l’analyse sur l’origine de l’énergie universelle.
Comment pouvons-nous rendre compatibles « dans le réel » ces deux notions qui s’opposent diamétralement ?
Un premier constat sur l’infinité de l’espace : il est de l’essence de l’espace qu’il soit infini car on ne peut imaginer qu’on atteigne un point qui serait le non espace. Toute la cosmologie contemporaine par contre est basée sur cette notion d’un espace limité dont on se demande quel est son taux d’expansion, s’il est plat, en courbe ou en « selle à cheval ». Si en effet on n’avait pas posé une limite, la mathématique de la relativité n’aurait aucun sens pas plus qu’un âge de l’univers et encore moins l’idée d’un big-bang originel.
Car l’infinité de l’espace engendre ceci comme conséquence : il ne peut être qu’incréé. S’il était créé, il faudrait imaginer un « lieu » de sa création, un non espace d’où surgirait l’espace. C’est d’ailleurs à cette aporie qu’aboutit le big bang puisque ses partisans ont la prétention de faire naitre l’espace et la matière simultanément étant donné que l’espace n’a pas d’autre réalité que permettre la mesure entre deux corps.
L’espace est infini et donc incréé car on ne peut imaginer d’en rajouter un bout ni de le faire naître un jour quelque part dans le non-lieu. Comment dans ces conditions peut-il être également fini ?
Il faut à ce stade de la réflexion distinguer deux notions : la géométrie de l’espace et sa réalité physique. Nous réserverons le terme d’espace lorsque nous l’abordons en termes de mesure pour le distinguer de son contenu : la prématière. Celle-ci à une réalité physique certaine ou plus exactement une préréalité qui nous apparaît dans le réel sous forme d’ondes EM qui manifestent sa mise en mouvement. Comme « matériau » constituant l’espace sa « quantité » est nécessairement finie. On ne peut en effet imaginer un accroissement de celle-ci provenant d’un ailleurs de l’espace. Dans chaque mètre cube d’espace, la prématière en occupe la totalité, on n’en peut ajouter le moindre millimètre cube. C’est en ce sens-là qu’il faut comprendre que dans un espace infini, la prématière soit elle-même finie. Cette finitude de la prématière explique que l’énergie totale de l’univers soit également finie puisque ne pouvant recevoir d’apports extérieurs.
Si l’énergie était illimitée, comme l’est l’espace géométrique, alors nous serions sur une ligne vectorisée de croissance continue de l’énergie et consécutivement de l’augmentation croissante de la quantité de matière.Dès lors, l’univers ne pourrait fonctionner sur le mode du cycle création/disparition et nous retomberions dans les apories de la cosmologie d’aujourd’hui.
En définitive un espace, comme ensemble infini peut se contenir et s’englober lui-même comme quantité finie de prématière, ce qui nous permet de distinguer l’ordre de la mesure géométrique de la réalité physique.