Critiques Séries : Madoff. Mini-series. BILAN.

Publié le 08 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Madoff // Mini-series. 2 épisodes.
BILAN


Avant le téléfilm évènement de HBO (The Wizard of Lies, de Barry Levinson, avec Robert de Niro), c’est au tour de ABC de nous proposer une mini-série évènement sur les aventures de Bernard Madoff, l’un des agent de change les plus puissant des Etats-Unis qui, en créant un schéma de Ponzi, s’est noyé derrière l’argent qu’il perdait d’années en années. Cette adaptation n’est pas forcément brillante mais elle a au moins réussi à faire ce qu’elle devait faire : montrer à quel point Bernie Madoff est quelqu’un de nauséabonde. Richard Dreyfuss (Les Dents de la Mer) est parfait dans le rôle de cet homme. Madoff est en tout cas au travers de ses deux épisodes suffisamment divertissant et rythmé pour que l’on n’ait pas envie de décrocher. Après tout, je ne connaissais pas tout de l’histoire de cet homme et je trouve que cet épisode a réussi à me donner des informations supplémentaires (accompagné du petit documentaire « After the Fall » que ABC a proposé à l’issue de ces deux épisodes). C’était une bonne idée tout de même. Mais quoi qu’il en soit, tout cela ressemble un peu à un téléfilm de la semaine qui est presque suranné sur certains aspects. Peut-être aussi car c’est le genre de mini-séries ou téléfilms que les networks américains ne font plus aussi souvent qu’il y a encore quelques années. Et c’est une erreur.

L'ascension et la chute de l'agent de change le plus puissant des Etats-Unis, Bernard Madoff, condamné en 2009 à une peine de 150 ans pour escroquerie...

Quoi qu’il en soit, Richard Dreyfuss est parfait dans le rôle de l’homme égocentrique. Le fait qu’il soit le narrateur de l’histoire afin de nous donner le fond de la pensée du héros, notamment quand il arnaque tout le monde et qu’il sait très bien ce qu’il fait. Madoff Investments n’était pas « too big to fail ». Après tout, les banques américaines qui ont fait faillites ont elles aussi montré à quel point elles étaient au fond du trou. Ce qui est probablement le plus vicieux là dedans, c’est la façon dont Madoff a toujours réussi à rassurer ses clients dès qu’il y avait un changement de vent. Et peut-être aussi quand il a accepté l’argent de son assistante, la laissant finalement avec rien du tout… Par ailleurs, alors que l’histoire est intéressante, les personnes impliquées dans cette histoire (et plus ou moins toute la famille Madoff) ont été décimées petit à petit par des maladies ou bien en se suicidant. Tout au long de ces deux épisodes, la narration est intelligente. Le fait que Madoff soit le narrateur et qu’il nous raconte ce qui se passe est une façon de ne pas nous donner envie de décrocher. C’est un truc vieux comme le monde mais étrangement, cela fonctionne plus que bien ici.

Si je ne suis pas personnellement très bien calé en finance, Madoff n’est pas là pour compliquer les choses. C’est dommage d’ailleurs car j’avais adoré The Big Short récemment au cinéma pour sa façon de nous donner envie d’apprendre la finance et de comprendre les modèles économiques. Pour Ben Robbins (Final Witness), le scénariste de Madoff, il fallait donc revenir aux fondamentaux de la mini-série classique. Il nous découpe donc l’histoire du personnage de façon linéaire en suivant un point A et en déroulant toute la vie de Madoff jusqu’au point B (le suicide de son plus jeune fils). Pour mettre tout cela en scène, ABC a fait appel à Raymond de Felitta (Rob the Mob), un spécialiste du téléfilm de la semaine qui ne pouvait donc que tenter au moins de faire apparaître quelque chose de sympathique à l’écran. Au fond, je n’ai pas grand chose à reprocher à Madoff si ce n’est qu’il reste un peu trop en surface à mon goût. Le centre émotionnel de cette mini-série est incarné par Peter Scolari, sous les traits du jeune frère de Bernie. Le moment de la voiture n’est pas suffisamment bien fait, celui des toilettes après l’éclatement de l’affaire non plus, etc. mais au fond, Madoff a su donner à ce personnage le rayon émotionnel.

Note : 5/10. En bref, sans en faire des tonnes, la mini-série distille une biographie linéaire classique.