Lors de l'examen du projet de Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages le 22 janvier, les sénateurs ont préféré un amendement socialiste.
Ce dernier reconnaît bien le constat de l'ANSES : " l'utilisation des insecticides néonicotinoïdes a de " sévères effets négatifs " pour les abeilles et les autres pollinisateurs, y compris à des doses d'exposition faibles ". Mais il n'impose que " des mesures de gestion renforcées ", " en traitement de semences (il s'agit de l'enrobage des graines NDLR) pour les céréales d'hiver (blé essentiellement NDLR) et des usages en pulvérisation après la floraison sur vergers et vignes ".
Quelle sera l'efficacité de ces mesures ? Comment seront-elles appliquées ? Comment seront-elles contrôlées ? Quid des autres cultures ? L'amendement socialiste est muet sur ces points et renvoie à un futur règlement. C'est au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, favorable au maintien des néonicotinoïdes, qu'il reviendra de le rédiger.
A noter : un autre amendement prévoit déjà de prendre en compte les conséquences sur les cultures de ces " mesures de gestion renforcées ". Le texte n'en dit pas plus mais il pourrait s'agir de compensations financières.
Rien n'est encore joué. Une deuxième lecture du projet de loi aura lieu au Parlement dans les mois qui viennent, probablement dès le mois de mars.
Anne-Françoise Roger
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