Beaucoup de personnes considèrent qu'acheter bio suffit à se revendiquer comme respectueux de la planète, à se voir comme quelqu'un ayant embrassé le mode de vie biologique. Oui, mais non. Passer au "bio", c'est d'abord et avant tout changer de mentalité, de façon de concevoir le monde, autrui, sa consommation, et ses envies.
Devenir responsable
Je, en tant qu'individu possédant un pouvoir de décision, suis responsable. De quoi, me direz-vous ? Je ne suis pas une grosse firme qui pollue, je n'exploite pas moi-même les sols ni les gens. C'est vrai, mais chacun a sa voix en tant que consommateur, et en tant qu'acteur.Je m'explique. Pour ce qui est du consommateur, cela vous semble sans doute évident : nous avons le choix de consommer ou non, d'acheter tel produit au lieu d'un autre. Notre pouvoir décisionnel implique une responsabilité sociale et économique : A qui achetons nous ? Qui enrichissons-nous ? L'éthique de ce que je consomme est-elle la mienne ?
Bien que la société dans laquelle nous sommes nous cantonne souvent à notre rôle de consommateur, nous sommes aussi acteurs. Acteurs de petits comme de gros changements. Pour commencer, nous avons un rôle d'information à jouer, pour nous et pour les autres. Notre première responsabilité est de nous instruire, afin d'éclairer notre entourage, et partager nos connaissances. On ne cesse jamais d'apprendre, de découvrir de nouvelles choses. Savoir nous permet d'agir en pleine conscience.
Pour apprendre, rien de tel que le Net ! Vous avez une énorme potentialité d'apprentissage qui s'offre à vous. Il suffit de savoir où chercher. Mes sites de prédilection sont variés, et voici une liste non exhaustive de sources d'informations intéressantes :
- La section "Inventer" de BastaMag recèle d'informations intéressantes concernant les démarches citoyennes éco-responsables;
- Le magazine BioInfo lui aussi fournit des dossiers de qualité sur le bio, et le mieux vivre au quotidien;
- La Vérité sur les Cosmétiques est une référence en ce qui concerne les cosmétiques biologiques, la recherche INCI, et les ingrédients nocifs;
- The Place to Bio est un site permettant de localiser les restaurants bio et engagés près de chez vous. Le catalogue se remplit peu à peu mais il s'agit d'une excellente initiative qui je l'espère va évoluer;
- Idécologie est un site proposant de s'abonner à une newsletter qui, une fois par semaine, propose un mail contenant une idée écologique à mettre en pratique.
Sinon, je ne peux que vous conseiller de lire des livres. Sur les jardins, les recettes vegan/végétariennes, l'utilisation des herbes médicinales et des huiles essentielles... Constituez-vous une bibliothèque positive sur des sujets qui vous aideront à améliorer votre quotidien.
Arrêter de se chercher des excuses
Le principal obstacle entre l'ancien vous et le nouveau vous... C'est vous. Pour changer, il faut vraiment le vouloir, arrêter de chercher une excuse pour chaque chose qu'on n'accomplit pas. Changer n'est pas simple, ça ne l'a jamais été. Le changement est toujours une violence interne avant de s'instaurer comme naturel, même s'il est logique !Beaucoup de personnes voient le changement de consommation comme une privation. Mais il faut garder à l'esprit que ce dont vous avez envie n'est pas ce dont vous avez besoin. Beaucoup de désirs alimentaires sont induits, non naturels. N'est-ce pas inquiétant de savoir que le sucre est plus addictif que la cocaïne ?
La sur-industrialisation des aliments est récente, et est concomitante avec le changement de tissu social de la société : d'une société primaire, nous sommes passés à une société tertiaire. Autrefois, les ménages étaient producteurs, aussi bien de leur nourriture que de leur vêtements. Puis, vint l'industrialisation, la publicité, l'implantation de désirs... Nous avons délégué à d'autres le soin de faire la chose la plus vitale qui soit : nous nourrir. Aujourd'hui, il ne s'agit pas de remettre en cause cette évolution (ceci, vous êtes libres ou non de le faire), mais de chérir et de valoriser le travail des personnes qui sont chargées de nous nourrir, et de respecter le soin qui y est apporté.
Cela commence par acheter français, local de préférence, et privilégier les circuits courts. Concrètement, il faut se discipliner, acheter en dehors de la logique des supermarchés et des intermédiaires divers autant que faire se peut, et arrêter de consommer hors saison.
Puis, il faut accepter de rémunérer décemment le producteur, au juste prix. Bien sûr, les revenus baissent, la crise progresse, et nous n'avons pas un budget illimité. Pour autant, acheter peu cher des produits alimentaires espagnols où il y a une dérégulation totale du marché de l'emploi et des charges sociales basses, ou bien des produits fabriqués en Chine, de piètre qualité et à un coût social monstrueux, ce sont des réflexes à changer. Acheter moins, mais acheter mieux : voilà l'idée. Consommer plus intelligemment, avec parcimonie, et chercher l'essentiel.
Mettre en place l'avenir
Penser l'écologie, penser le mode de vie biologique, c'est voir à long terme, ce que l'on souhaite léguer aux générations futures.Mais c'est aussi penser à notre avenir : notre santé à long terme, de manière réaliste et un peu égoïste. Comment peut-on accepter de se polluer soi-même ?
Vous pouvez changer, aujourd'hui, demain, peu importe. Vous en avez la capacité, et vos actions ont une conséquence; elles laissent une empreinte, ont un sens, une portée. Changer va vous permettre de grandir, de devenir une version améliorée de vous-même.
Qui sait combien de personnes vous emmènerez avec vous ?