Le Phare de Lim Chul-woo
Parution : 16 mars 2016
Collection « Monde coréen »
25 € – 296 pages – 13,5 x 21,5 cm – ISBN : 978-2-36057-074-4
Une adolescence coréenne
Après nous avoir raconté son enfance rude mais enchantée auprès de ses grands-parents, à Wando, dans son best-seller Je veux aller dans cette île (L’Asiathèque, 2014), Lim Chul-woo évoque son adolescence tourmentée loin de son île natale.
De longues années sont derrière moi. Trente, et même deux de plus. Elles se sont écoulées ainsi qu’un ruisseau sous un couvert forestier et moi, je reste seul, comme un caillou sur la rive en période de basses eaux.
Je me souviens d’avoir contemplé le dos de ceux qui partaient : ceux que j’aimais, ceux que je détestais, ceux qui m’avaient enseigné la nostalgie, la tristesse, la douleur et la solitude. Tous ont rejoint le passé. Personne n’est à mes côtés.
Désormais installé sur le continent dans un faubourg misérable, à la périphérie de Kwangju, l’adolescent d’une sensibilité exacerbée doit composer avec ses deux soeurs dont l’une est retardée mentale, un père absent et une mère luttant au quotidien pour faire vivre sa famille.
Comme dans Je veux aller dans cette île, les tableaux se succèdent, dans une tonalité plus sombre, mais toujours empreints d’une grande humanité. Une galerie de personnages pittoresques et attachants s’anime sous nos yeux en un récit poignant.
Dans Le Phare, Lim Chul-woo nous plonge dans l’intimité de coréens accablés, en marge de la ville, sans fard ni misérabilisme.
- Auteur majeur et salué par de nombreux prix littéraires dans son pays, Lim Chul-woo, voix libre et engagée de la Corée, tend aujourd’hui « vers une littérature plus vaste, plus originelle ». Il fait partie des 30 invités officiels à Livre Paris où la Corée du Sud est invitée d’honneur du 17 au 20 mars 2016.
- Le Phare fait partie de la nouvelle collection « Monde coréen » de L’Asiathèque.
Lim Chul-woo, né dans le Wando en 1954, publie sa première nouvelle, Voleur de chien en 1981 et se fait rapidement connaître grâce à de nombreuses œuvres (dont La Terre de mon père, publié en français sous le titre Terre des ancêtres, Paris, Imago, 2012). Je veux aller dans cette île lui a gagné les suffrages du public coréen et un film en a été tiré (To the Starry Island) dont il a été le coscénariste avec Lee Chang-dong et le réalisateur, Park Kwang-su.
L’œuvre de Lim Chul-woo, marquée par l’histoire douloureuse de la Corée, s’attache à retranscrire les expériences douloureuses des Coréens face à la violence, à la répression, à une partie de l’histoire coréenne contemporaine comme la guerre de Corée ou la dictature. Considéré comme un auteur subversif, il atteste de la violence de l’histoire et de la confiance en l’être humain à travers un style fluide et une construction littéraire remarquable. Il enseigne actuellement la création littéraire à l’université de Hanshin.
On a pu le voir dans la série réalisée pour Arte par Jacques Debs, La Corée du Sud, le pays aux multiples miracles, diffusée du 2 au 6 novembre 2015 (épisode consacré aux îles : Wando et Jeju).