Signé Renaudossavi

Publié le 08 février 2016 par Gaylussac

C’est un livre dont j’ai pris du plaisir à lire au cours de mes vacances de fin d’année. Ce recueil de poèmes publié par l’ami Renaud Ayi Dossavi est tout en saveur.
Rosées lointaines reflète assez bien la nature du jeune homme que j’ai la chance de côtoyer à Dakar au mois de Décembre 2015: large ouverture d’esprit, modération du discours, amabilité et bonne humeur.

Personnellement je n’ai jamais été un grand lecteur de la poésie. C’est un genre qui m’a toujours semblé impénétrable aux non initiés, au-delà de la beauté des vers. Connaissant la plume raffinée de l’auteur, je me suis lancé le défi de découvrir ce qu’il aurait pu dire en dehors de ses billets de blog.
J’ai noté que Rosées lointaines est une oeuvre en 3 actes.

Acte 1: idéaux et combats de l’auteur

Renaud Ayi Dossavi rêve d’une renaissance africaine. Raison pour laquelle il écrit :

L’ambition est là
D’écrire en lettres d’or et d’argile
Les prémices d’un continent-phenix
Qui, les dieux le bénissent,
Vers la gloire tendra à nouveau ses mains graciles.

Avec le dessein de concilier rêve et dure réalité :

Laisse le fantasme l’emporter sur le réel
Et le rêve l’emporter sur le quotidien
Pour l’enfanter à nouveau.

Acte 2: ode à la beauté de dame la poésie
La poésie, c’est cette âme pétillante à laquelle Renaud voue un culte :

La poésie
Air qui coule
Phrase qui tombe et qui croule
Sous le poids
de sa propre beauté
et fait un
« plouf !!!  »
Léger comme le soupir, retentissant comme le tonnerre
Dans le coeur de l’homme et au creux de ses nerfs.

Quoi que sa fidélité vis-à-vis de cette dame est sujet à caution. Et c’est le moins qu’on puisse dire:

Par une langue menteuse, capricieuse et Oh combien vicieuse,
« Je ne suis qu’un homme »… me dis-je face à l’impétueuse poésie à peine séduite
Alors que je songe déjà à la cocufier, une fois de trop,
avec une autre plus précieuse
Sur le moment…  Et j’en séduirai encore, et encore,
jusqu’à assouvir ma soif fortuite.

Dédicace du livre par son auteur

Acte 3: partager entre ravissement, désespoir et courage
Lucide,  Renaud Ayi Dossavi pose un regard affligé sur le sort de son peuple.

Mon pays boit son sang
Quand la résolution Humanitaire
Lui lacère le ventre
Et épanche ses fils morts sur son torse.

Il ne manque pas d’affirmer son intérêt pour la vie. La vie qu’il aimerait croquer à pleines dents. La perspective de se trouver en ébriété ne l’effraie pas:

Donne-moi la main, ma fleur d’un soir
Ma rosée de mille et une nuits
Je te boirai jusqu’à l’ivresse.

Enfin c’est avec entrain qu’il prend part au combat pour l’émergence du continent « berceau de l’humanité »:

Donnez-moi des palettes et des pinceaux
Des lotus, des maïs et des paysans
Des feuilles de gombo et des liasses de dollars
Pour dessiner un Afrique qui sourit, qui me tend la main.

Que dire de plus si ce n’est inviter  mes lecteurs à se procurer Rosées lointaines pour pouvoir savourer la délicatesse des mots ordonnancés en strophes.

Référence: Ayi Renaud Dossavi-Alipoeh
Rosées lointaines
Éditions Awoudy
BP 14524 Lomé-Togo
Juillet 2015
Retrouvez Renaud sur son blog: http://renaudossavi.mondoblog.org