Bon je ne sais pas trop comment cela s’écrit, mais cela se prononce Ou-zé-aï. Que-ce-que c’est ? c’est un quartier de la banlieue sud de Beyrouth dans lequel il est possible de trouver des meubles bradés, neuf aux dires des vendeurs, mais je pense qu’ils sont plus souvent de deuxième main.
Nous y sommes allées avec une collègue car elle avait besoin d’une machine à laver et moi d’un meuble pour mon appartement. Pourtant qu’à quelques minutes de la flamboyante Beyrouth, j’avais pourtant l’impression d’avoir traversé le pays. Selon les dires de ma collègue, cela ressemble beaucoup aux camps de réfugiés. Moi je ne peux pas confirmer car je ne suis jamais allée dans un camps de réfugiés, mais je lui fais confiance étant donné qu’elle a travaillé à Gaza et a couvert les évènements de Narh-el Bared (un camp de réfugié palestiniens).
A quoi cela ressemble ? mmmmm, pas facile à décrire en fait. Contrairement à Beyrouth où le centre-ville rutile de richesse, ici, la pauvreté vous transperce. Mais c’est en même temps fascinant. Les immeubles sont marqués, dégradés, délabrés. Des magasins, ou galeries, comme ils disent, entreposent des meubles de toutes sortes. Machines à laver, télévisions, lits, armoires, commodes, sofas, luminaires… tout, vous y trouvez tout. Le marchandage est de mise, mais pas toujours simple pour deux françaises.
Au loin on entend des coups de feu, synonyme de coups de joie. Que se passe-t-il ? Je ne sais pas. Nous sommes dans les territoires pro-Hezbollah et pro-Amal. Bref, nous commes là pour acheter des meubles, et nous nous exécutons. Besoin d’un chauffeur ? Les vendeurs se chargent de nous le trouver. Nous n’habitons pas au même endroit. Pas de souci, il déposera ce que vous voulez où vous le voulez ! Très bien.
Et nous voilà parties dans une voiture datant des années 60. Je suis à l’arrière, il n’y a plus de poignée et pour ouvrir la porte je dois ouvrir la fenêtre. La machine à laver est dans le coffre sur un tas de trucs dont je ne saurais dire quoi, le chauffeur n’a plus de dents et mon meuble est sur le toit. Mais comment cette voiture va-t-elle pouvoir arriver à destination ?
Pendant le trajet, nous discutons avec le chauffeur qui parle d’ailleurs très bien français. Et là, très sincèrement nous passons pour des idiotes. Combien la machine à laver ? 250 dollars. Autant ? Bon, nous nous sommes faites avoir. Et la garantie ? Oups, nous avons oublié la garantie. Fou rire. C’est pas grave nous y retournerons demain. Non appelez le vendeur pour lui dire maintenant. Oups, nous n’avons pas son numéro de téléphone. Dépité. Il était totalement dépité.
Une fois arrivée chez mon amie. Nous sortons la machine à laver. Où est le diable pour la transporter ? Ha, nous n’en avons pas. Mais on va la porter avec nos petites mains. Sourires. Non, non, non… Il arrête deux passants qui nous aide à déposer le monstre dans l’ascenseur. Une fois arrivée à destination, le chauffeur tient absolument à la tester. Problème, la prise électrique est une prise anglo-saxonne, nous n’avons pas d’adaptateur. Fou rire.
Nous repartons, le chauffeur et moi pour déposer mon petit meuble dans mon quartier. Le trajet est plus calme. Le meuble moins lourd à décharger. Je ne souhaite pas le retarder plus longtemps. Un pourboire généreux et je le remercie.
Quant à savoir si la machine à laver était neuve, comme nous l’a assuré le vendeur. Non, nous ne le pensons pas. De l’eau coulé de son tambour, alors qu’elle était censée n’avoir jamais servi…