L'idée n'est pas neuve : un metteur en scène un peu tocard réunit une bande d'acteurs pieds nickelés pour se livrer à une évocation d'un des phares de la culture théâtrale , le grand Jean Vilar en personne. On persifle , on se gausse des vieilles vanités, de la prétention et de la jalousie des acteurs.On se moque de la la lubricité de migrant d'un conseiller départemental de la culture, on jubile d'une cavalcade à la Marx Brothers..
Le problème , c'est que plus personne dans le public ne semble connaître le metteur en scène qui enflamma Avignon pendant les trente glorieuses et fait une lecture au niveau de la ceinture de ses connaissances . Le public "places au rabais" rit de la Farce comme il aurait pu rire à celle d'une maître Patelin du stand up et ne soucie guère qu'on "outrage" parfois la salle comme à l'époque où le théâtre vivant avait quelque chose à dire. C'est pourtant vraiment tragique le spectacle intelligent des auteurs Pradinas, c'est vraiment parfait l'interprétation des comédiens (Jean-Luc Porraz remplace avantageusement Christophe Alêveque dans cette reprise)mais "Ah le grand homme" suscite de la tristesse. Cette comédie sans prétention accable en évoquant la grandeur d'un passé. Ce n'est pas son moindre mérite.