Moulin Club, 3 Février 2016
Photos du concert ICI
Sur le papier, une bonne petite soirée, sur place une bonne petite claque.
Si on fait partie des nostalgiques du groupe Jurassic 5, en sommeil discographique depuis 10 ans, la venue d’un de ses membres éminents à Marseille est un petit événement en soi.
On a eu la chance d’apprécier ses deux platinistes Cut Chemist puis Dj Nu-Mark, mais loupé le premier passage de Chali 2Na, le plus emblématique de ses mc’s avec sa voix reconnaissable entre mille.
Après le mix à quatre mains de Selecter The Punisher et de l’Italien Arkhease, place à la moitié (l’autre étant indisposée nous explique t’on poliment) du duo Canadien The Funk Hunters.
C’est parti pour un exercice de style assez bluffant alliant scratchs, bootlegs de classiques (Beastie Boys, KRS One, Rakim, DJ Kool…) et visuels à couper le souffle.
Même dans une toute petite salle comme le Moulin Club on ne peut que se réjouir des progrès technologiques en matière de VJ’ing où la profusions d’animations en tout genre apporte un réel plus au show.
Le rappeur Americain ne tarde pas à se lancer alors que le public est bien chaud pour danser pendant presque deux heures où l’on entendra évidement des tubes de son groupe, de sa carrière solo plus confidentielle et quelques reprises bien senties.
Il prévient d’entrée qu’on aura droit à un gros mash-up avec toutes les musiques qu’il aime : funk bien sûr, mais aussi reggae, jungle, drum’n’bass, house, genres auxquels son flow élastique s’adapte avec une facilité déconcertante.
Un pied de nez à toute cette frange de mc’s en manque d’inspiration qui ne jurent que par la trap, Chali 2Na rappelle dans ses choix que le rap a souvent été une musique riche en influences et éclectique, il n’est pas le seul à perpétuer cet héritage mais de mémoire de spectateur on aura rarement entendu un mc s’aventurer dans autant de styles avec un tel naturel.
Et loin d’être déconcerté, le public réagit plus que positivement à ces enchaînements parfois inattendus.
Parmi les titres que l’on reconnait, les bondissants « Lock Shit Down », « Don’t stop », « Oh Shit » et le dancehall « International » sont ceux qui ont le plus d’écho.
A un moment donné il nous dit qu’il n’est pas rappeur mais qu’il sait rapper, et mime une bombe de peinture pour évoquer son autre passion dans l’entêtant « Graff time ».
Il revisite à sa manière les bangers inépuisables que sont « the message » de grandmaster flash et « jump around » de house of pain avant de revenir sur ses tubes avec Jurassic 5.
« Jayou » bien sûr, mais aussi « Freedom », « What’s golden », « Jurass Finsh first » qui nous donnent évidement envie qu’ils passent enfin au complet à Marseille, on peut toujours rêver.
On n’aura en tout cas pas boudé notre plaisir ce soir avec une débauche d’énergie et de bonnes vibrations qui se prolongera bien après le concert où la star du soir restera un bon moment répondre aux sollicitations des fans.
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