Galerie Barnoud (Entrepôt 9 à Quétigny, bd de l’Europe, mer.vend.sam. 15-19h. ) jusqu’au 5 mars, l’exposition s’intitule « Tous les tableaux sont à l’envers », un titre clin d’oeil qui, à priori, m’interpelle. Mais, j’avoue que je suis restée un peu sur ma faim! Oui, je suis pénible, je sais!
Cette exposition engage le visiteur dans une réflexion thématique assez enthousiasmante. Tout tourne autour de l’envers, de l’endroit, du sens dessus dessous, du bon sens, du mauvais sens, de la réversibilité, du recto verso etc. Intéressant parce que le doute s’installe. Le côté convention pose question, la relativité également. On est dans l’ambiguïté. De quoi gamberger!
Les auteurs de cette expo ont approfondi l’investigation de façon admirable! Leur recherche s’en va en Histoire, en psychologie, en philosophie, en littérature, en science et technique, en sémantique etc, ça part dans tous les sens (c’est le cas de le dire!) Du gros boulot! Mais mais….
Il a fallu illustrer à tout prix cette enquête… Et j’avoue avoir senti un caractère un peu laborieux. Œuvres d’art quand même (on n’oublie pas que l’Entrepôt est une Galerie d’art), donc, on voit, par exemple, un monochrome d’Olivier Mosset et on s’interroge: qu’est-ce qui nous dit que le sens d’accrochage est le bon? Rien. On voit aussi des peintures circulaires, quadrillées, abstraites…Même question.
On a trop souvent l’impression que l’œuvre est choisie non pour son intérêt propre mais juste parce qu’elle colle au sujet.
Il y a cependant quelques œuvres légitimes, je dirais, et attendues, comme ce dos de tableau magnifiquement photographié par Philippe Gronon (son exposition à Dijon de dos de tableaux m’avait fascinée) ou cette photo de Philippe Ramette qui, du coup, a été positionnée de telle façon que la perturbation du regard n’existe plus (la cravate dressée est le seul indice!) ou encore les peintures écran de Cécile Bart à lire pile et face.
Sinon, l’expo est une succession de cartes postales, de publicités, de BD, de vieux journaux, d’illustrations libertines, d’images à regarder dans un miroir… Beaucoup de cogitations pour ça…
Je choisis de vous mettre une oeuvre de Ida Tursic et Wilfried Mille en visuel (ci-dessus), non parce qu’elle reflète bien le sujet de l’expo mais tout simplement parce que j’ai aimé cet agrandissement d’une feuille d’essuyage de pinceaux (Abs 031). Ce grand tableau, accroché sur un papier peint aux motifs répétitifs, est bien sûr à l’envers, et par conséquent, les coulures remontent!
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