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Amour/haine. Je t’aime moi non plus, pourrait résumer le sentiment que ressentent les Français vis-à-vis des journalistes. Chaque année, la confiance que les Français ressentent envers les journalistes régresse. Et c’est a priori bon signe. Pourquoi? Tout simplement parce que c’est signe que les lecteurs n’acceptent plus tel quel ce qui est écrit ou offert à la télévision. Leur sens critique se développe et ils remettent en cause, critiquent l’information qu’il leur est offerte trop souvent sur un ton docte. C’est quand même ce que nous essayons de leur enseigner à longueur de leur scolarité: faire réfléchir et avoir le sens critique. Donc cela marche! Ils peuvent désormais recouper les informations qu’ils vont en général chercher sur la multitude de plates formes informatives et leur sens critique fonctionne. Cette crise de confiance est vécue aussi vis-à-vis des politiciens, des médecins par exemple qui eux aussi sont démystifiés. Tant mieux, c’est un signe d’une démocratie vivante. Les Français sont ainsi, ils n’aiment pas leurs journalistes, les critiquent et remettent en cause leur travail mais nul ne peut y toucher. Quand il y a plus d’un an, des assassins ont tué les journalistes de Charlie Hebdo nombre était dans la rue pour rappeler l’importance de la liberté d’expression. Et surtout si celle-ci ne correspond pas à nos convictions et croyances. C’est une question de principe.
Réaliste. Outre-Rhin, il semble que nos voisins vivent une crise identique. Basée pêle-mêle, sur des mensonges, le contrôle de services secrets, de manque de pluralisme et de subventions, cette crise de confiance n’est pas loin de ressembler à celle que nous vivons en France. Encore une fois, c’est bon signe même si curieusement cette crise subvient parce qu’en partie, nos médias ne veulent pas dire la vérité sur des situations politique, économique ou sociale hurlantes d’injustice prenant leurs lecteurs pour des abrutis, les jugeant incapables de faire leur propre analyse. Cacher la vérité n’empêchera pas les imbéciles d’exister et de s’exprimer et ce ne peut être justement qu’à travers l’éducation aux médias que les esprits pourront évoluer.
Courageux. Pour offrir cette information, les journalistes prennent de plus en plus de risques. La FIJ rappelle dans son dernier rapport que 2297 journalistes et professionnels des médias ont été tués depuis 15 ans. Il ne fait toujours pas bon d’être journaliste en temps de guerre mais semble-t-il encore moins en temps de paix. C’est le constat fait par la FIJ: "Il s’agit d’une découverte récurrente dans nos rapports ; il y a beaucoup plus de journalistes tués en temps de paix que dans des pays dévastés par la guerre". Cela peut-il expliquer que seul un meurtre sur dix fait l’objet d’une enquête. Sous-entendu ces meurtres se déroulant dans des pays à régime autoritaire, personne ne cherche à comprendre ni à connaître les auteurs de ces exactions.
Ça marche! Enfin, pour occuper les foules, le temps d’oublier les questions fondamentales qui secouent nos sociétés, la ministre française de l’Éducation nationale vient de ressortir une vieille réforme de l’orthographe que personne n’avait jusqu’alors oser mettre en application. Vallaud-Belkacem elle a osé, comme elle avait osé pour la réforme des collèges. A tort ou à raison? En attendant cela marche, la blogosphère ne parle plus que de cela. De tous les ministres de Valls, celle-ci aura su laisser sa marque.