L’arbre de Nathalie Leverger n’apparaît qu’avec les mots de Paule-Elisabeth Oddéro. Il leur emprunte la fluidité, il leur donne sa texture. Légers les uns et l’autre, un zéphyr les ferait devenir moineaux, le x final de ce mot fait de branches croisées, de graines suspendues prêtes à tomber pour croître à nouveau. Y loge le silence au coeur d’un tronc d’où part tout envol. Blanc de papier, blanc de nuage, blanc de danse et d’élégance et de secrets, et même blanche l’ombre. Insaisissable comme le souffle, et comme le souvenir persistant.
C'est un arbre
Un arbre
et il se multifluie
Un inconnu d'oiseau
apprivoise les branches
Le désert annoncé
prend fin
en ses racines
Plus de terre
plus de ciel
et tout est habité
J’ai vu ces oeuvres à Auvers-sur-Oise (95) dans le cadre d’une exposition collective intitulée Bleue comme une orange.