Shadowhunters // Saison 1. Episodes 3 et 4. Dead Man’s Party / Raising Hell.
La série continue de plus ou moins se chercher et c’est à la fois un problème mais aussi une force dans le sens où Shadowhunters a au moins l’occasion de tâtonner un peu. Dans « Dean Man’s Party », on sent déjà que la série tente un peu plus que dans les deux premiers épisodes mais il manque toujours un petit quelque chose. J’aimerais bien que la série sache sortir du lot, notamment car elle a un bon potentiel (l’inspiration première est bonne, alors autant en profiter, non ?) mais j’ai envie de la voir évoluer un peu plus. Ces deux épisodes m’ont surtout rendu curieux à l’idée de voir les personnages grandir au fil des épisodes. Clary prend en charge la chasse pour retrouver Simon. Elle fait d’ailleurs savoir très rapidement qu’elle va faire tout ce qu’elle peut, avec ou sans les autres « Shadowhunters ». Heureusement pour elle, Jace va l’arrêter avant qu’elle ne fasse quelque chose de complètement stupide et qu’elle le regrette amèrement. Je ne pense pas que Clary soit prête à se battre tout seule et dans un sens, c’est la meilleure chose qui puisse arriver à Shadowhunters. La série va pouvoir développer l’histoire du personnage petit à petit et en faire quelqu’un de beaucoup plus fort qu’elle ne l’est actuellement.
En effet, il y a pas mal de choses intéressantes qui vont se dérouler dans cet épisode. A commencer par tout l’aspect assez personnel qu’il y a autour des personnages et qui leur sied à merveille. Mais encore une fois, le problème n’est pas tant les idées mais plutôt la façon dont elles sont exécutés. Je pense que Shadowhunters a tellement envie de coller au public de Freeform, qu’elle ne cherche pas à aller trop loin. Traitée avec plus de maturité, la série aurait certainement été beaucoup plus efficace, notamment car je suis persuadé qu’ils savent très bien ce qu’ils font. Des choses fonctionnent bien, d’autres beaucoup moins et l’équilibre entre les deux n’est pas toujours le meilleur qu’il soit. C’est dommage mais l’on ne peut pas trop en vouloir à Shadowhunters pour autant non plus. Toute l’histoire d’Isabelle et Meliorn était assez sympathique dans son ensemble là aussi, mais je trouve qu’encore une fois Shadowhunters n’ose pas suffisamment entrer dans le lard. C’est bête mais c’est un peu dommage je trouve alors qu’il y a justement énormément de potentiel pour faire un peu plus. Vous ne pensez pas ? Et tout l’épisode tout est un peu comme ça, avec une tendance à devenir à la fois ennuyeux ou beaucoup plus intéressant.
Quant à « Raising Hell », peut-être est-ce enfin ce que je pouvais rechercher dans Shadowhunters. La série ne nous propose pas ici de faire avancer l’histoire de Clary (alors qu’au fond, ce devrait être ce qui serait le plus intéressant) mais de prendre le temps de revenir plus ou moins en arrière et de nous dire ce que l’on a peut-être bien loupé. Cet épisode était donc assez long, peut-être un peu trop lent pour certains mais je pense que c’est pour moi l’épisode le plus intéressant proposé jusqu’à présent. Dans cet épisode on apprend que Simon est peut-être en train de se transformer en vampire, que Alec a des sentiments cachés pour Jace, et puis Valentine bien évidemment. Au travers de toutes les scènes de cet épisode, Shadowhunters tente de sortir un peu la série de certains de ses carcans. A commencer avec Valentine. On n’a pas forcément vu beaucoup le personnage depuis le début de la série mais l’on sait que c’est quelqu’un de qui on est sensé avoir peur. Du coup, Shadowhunters veut absolument tenter de jouer quelque chose de plus nuancé autour de lui afin de créer une sorte de bonne surprise. Le résultat n’est peut-être pas forcément celui que j’avais escompté au départ mais il n’en reste pas moins intéressant pour autant non plus.
Finalement, si toutes les intrigues sont ici un peu plus lentes, Shadowhunters prend le temps de faire les choses et de nous plonger dans son univers atypiques et ses personnages. Il était temps qu’elle délivre un tel épisode, prouvant qu’il y a plus que de l’action qui veut simplement jouer son rôle de poudre aux yeux pour cacher la forêt de problèmes derrière l’arbre. Je ne veux pas d’une série cache misère mais d’une série qui ose un peu plus et je pense que c’est ce que parvient à faire Shadowhunters ici.
Note : 4/10 et 6/10. En bref, en se posant de vraies questions, la série prend son temps et devient ainsi plus intéressante malgré des effets spéciaux toujours plus ridicules les uns que les autres.