" 100 ans de Jazz "
Editions Atlas, Paris, 2015 , 408 p, 35 €.
Lectrices novices, lecteurs néophytes, voici un ouvrage conçu pour vous initier au Jazz.
En page de couverture, une photographie de Ray Charles. Brother Ray Charles, c'est le père de la Soul Music, une des filles du Jazz. Ray Charles fut le premier à oser chanter des paroles profanes sur des airs sacrés, du Blues sur du Gospel ( " Allelujah, I just love her so "). Imaginez chanter une chanson d'amour profane sur un air de chant grégorien. Je parie que cela ne marcherait pas.
Pour en revenir à cet ouvrage, il est conçu de façon didactique. Un plan chronologique de La Nouvelle Orléans en 1915 à New York en 2015. Puisque le Jazz est une musique d'interprètes et non de compositeurs, chaque chapitre est divisé en portraits de créateurs, de Louis Armstrong à Carla Bley.
Deux époques: avant la Deuxième Guerre Mondiale et après. Ce livre est illustré de nombreuses et belles photographies en noir et blanc, les couleurs symboliques du Jazz.
Chaque musicien choisi fait l'objet d'un portrait personnel précédé d'une courte biographie. Le choix des artistes est indiscutable même si la France n'est représentée que par Django Reinhardt et Stéphane Grapelli. Il est vrai que ce sont les seuls Frenchies que les Américains reconnaissent au nombre des Géants du Jazz. Pour ma part, je continue de considérer Martial Solal comme bien plus intéressant que Dave Brubeck. Je ne suis pas le seul d'ailleurs. " Pour que Dave Brubeck swingue, il faudrait qu'il pende au bout d'une corde " ( Art Blakey).
Au fil des pages, j'ai appris par exemple que Ben Webster (sax ténor) avait joué avec le groupe de rock danois Savage Rose mais j'ai aussi repéré des erreurs grossières qui indiquent un manque de relecture avant publication. Par exemple, " Benny Carter, une foie inébranlable dans le Jazz " . Même avec la réforme de l'orthographe, c'est indigeste. Ou bien une photographie de saxophoniste ténor pour illustrer le portrait de Roy Elridge dit " Little Jazz " qui comme trompettiste, fait le lien entre Louis Armstrong et Dizzy Gillespie.Ou encore une photographie de Miles Davis sur la scène de l'Olympia, à Paris, en 1973 (l'enregistrement du concert est en vente libre) avec le clarinettiste Dave Liebman. Manifestement, c'est un saxophone soprano que Dave Liebman tient en main sur l'image.
En annexes figurent une bibliographie, un glossaire et une discographie, brefs et efficaces.
Bref, lectrices novices, lecteurs néophytes, sous ces quelques réserves, je vous recommande " 100 ans de Jazz " de Philippe Margotin pour découvrir le Jazz et vous aiguiller dans votre écoute mais, pour aller plus loin, il vous faudra éplucher " Le nouveau dictionnaire du Jazz ", la Bible francophone sur le sujet.
La photographie de Sonny Rollins est l'oeuvre de l'Onirique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.