Le maelström du vin, section "communication".

Par Mauss

La décision récente du Groupe l'ESPRESSO en Italie d'arrêter la publication classique de son Guide annuel des vins (qui sera remplacé par une nouvelle formule dont nous vous parlerons à l'occasion de sa sortie) montre à quel point le monde de la communication du vin (et aussi de la gastronomie) a fondamentalement changé depuis l'intrusion du WEB dans tous les foyers. Il suffit pour se rendre compte de cette évolution majeure, de suivre l'évolution des ventes du Guide Rouge France et l'idée géniale de Zagatt à la fin du siècle précédent : faire évaluer les restaurants, à titre gratuit, par les clients !!! Un tel succès que GOOGLE aurait racheté cette affaire à près de 300 millions de $ ! On est loin, très loin, du chiffre obtenu par Parker pour sa propre vente de ses activités à un groupe asiatique.

Pour faire simple, disons que n'importe quel "buveur" peut se sentir très (trop) vite l'âme d'un Bettane ou  d'un Parker !

Une sommité de la critique classique, Jancis Robinson, a écrit un article majeur et nuancé sur ce sujet. Les droits appartenant au Financial Time (FT pour les intimes), je ne peux ici que vous donner le lien pour le consulter : ICI

Pour les "mono-linguistes", Google propose un outil de traduction s'améliorant régulièrement. A vos manettes :-)

S'il est vrai que l'utilisation par Parker de noter les vins sur 100 a été, pour lui, une idée géniale, s'il est vrai pourtant que ses commentaires avaient bien plus d'intérêt, le monde des amateurs continue à demander des chiffres tant il est évident que chaque zozo peut croire qu'un cru noté 95 doit être supérieur à un autre noté 89.

On constate ce fait sur les nouvelles applications smartphones type VIVINO qui proposent des échelles chiffrées ou étoilées résumant… ce qu'il y a de plus complexe à évaluer : un vin.

Tant il est vrai que c'est le palais de chacun (il y en a quelques milliards sur cette planète : ne jamais l'oublier) qui dicte les mots, trop compliqués à mettre en forme cohérente pour la vaste majorité des commentateurs, qui se transforment alors en chiffres.

C'est assez frustrant, non ?

Compliquons un tantinet le sujet. Alors que dans les années de 1950 à 1980 le monde du vin était violemment dominé par Bordeaux avec ses volumes imposants, ses classements, ses maisons de négoce, ses châteaux, l'explosion internationale d'autres régions viti-vinicoles - dont le plus bel exemple est la réussite exceptionnelle de la DOCG BOLGHERI inconnue dans les années 60 - voilà qu'on doit y ajouter un outil, le WEB qui permet tout et n'importe quoi.

C'est un véritable challenge, un défi auquel bien des vignerons ne sont pas préparés. Savoir communiquer, ce n'est pas évident tant il est vrai que les pièges sont nombreux, à commencer par vos concurrents qui disent anonymement des choses mal intentionnées à votre sujet.

Il n'empêche : il y a des réussites qu'il faut soutenir. Un MILLESIMA (ICI) qui ne vend que des vins qu'il a en stock, antidote majeur de l'ex 1855, un CHAISD'OEUVRE (ICI) ayant une approche totale de la vente avec informations compétentes, voilà deux exemples à suivre.

Comme dans le domaine de la critique des restaurants où se multiplient les sites type Tripadvisor et les blogs d'amateurs se sentant l'âme d'un Pudlowski, (ICI), on va constater, dans les années à venir, une multiplication de ces sources d'informations. Il en sortira certainement un lot des meilleurs et des fiables.

A nous de les trouver et d'en parler.

Bon week-end (oui : je sais : on peut écrire maintenant weekend).

:-)