Après les États-Unis, le Luxembourg a déclaré aménager un cadre juridique pour l’exploitation minière de petits astéroïdes, laquelle s’annonce très lucrative. Des acteurs industriels pionniers dans ce domaine se sont dits intéressés. Deep Space Industries, par exemple, propose de transformer certaines matières collectées dans l’espace de même que la fabrication.
Longtemps resté un thème de science-fiction, l’exploitation minière d’objets célestes comme un astéroïde géocroiseur – son orbite croise celui de la Terre autour du Soleil – n’a jamais été aussi près de se réaliser. Dans les pas du président des États-Unis, Barack Obama, qui a signé en novembre 2015 une loi permettant aux entreprises américaines de revendiquer la propriété des ressources interplanétaires qu’ils extraient, le gouvernement du Luxembourg a annoncé le 3 février 2016 mettre en place à son tour un cadre juridique pour ouvrir l’exploitation aux investisseurs privés du monde entier.
« Les choses bougent aux Etats-Unis, a déclaré l’ancien directeur de l’Esa, Jean-Jacques Dordain qui a conseillé le Grand-Duché, il était temps que nous mettions une initiative en place en Europe ».
Suite à cette annonce, Deep Space Industries et Planetary Resources, pionnière dans le domaine du commerce spatial, se sont d’ores et déjà montrées intéressées.
Une industrie très prometteuse
Au-delà de l’exploration scientifique des astéroïdes – protoplanètes en morceaux qui conservent les traces de la jeunesse du Système solaire -, l’intérêt de leur exploitation est multiple. Relativement nombreux à s’être égaré dans notre voisinage, à quelques dizaines ou centaines de fois la distance moyenne entre la Terre et la Lune, leur accessibilité semble mettre à portée de main, dans un futur proche, des ressources inépuisables en matériaux très demandés par l’industrie de l’électronique et de la Défense.
Sur Terre, les gisements ont tendance à s’épuiser ou, du moins, deviennent de plus en plus difficiles d’accès, car les éléments les plus lourds ont migré vers le cœur de notre Planète durant sa formation, de sorte qu’ils sont plus rares en surface. Collecter de l’or, du platine, du tungstène ou des silicates apparait donc plus facile sur des corps de petites dimensions comme les astéroïdes (de quelques mètres à plusieurs dizaines de kilomètres).
Pour relever le défi, la société Deep Space Industries envisage de procéder en quatre étapes. D’abord la prospection, puis la collecte, la transformation et enfin la fabrication. Pour ces deux dernières, cela pourrait se faire (pour certains matériaux) dans des usines aménagées sur place au moyen, par exemple, d’imprimantes 3D ou, pourquoi pas, sur la Lune en partenariat, par exemple, avec le projet de « village de recherche » que l’Esa a récemment présenté pour succéder la Station spatiale internationale après 2025. Plus ou moins riches en eau, les petits astéroïdes exploités pourraient aussi contribuer dans le ravitaillement en carburant (oxygène ou hydrogène) de futures missions humaines ou robotisées.
« La fabrication d’habitats, de machines et de structures géantes à partir des ressources spatiales va ouvrir une nouvelle ère dans l’exploration et la colonisation du Système solaire » clame l’industriel sur son site internet.