L’étude est menée dans le contexte de l’épidémie d’obésité américaine et des régimes occidentaux trop riches en fructose -déjà associés à l’obésité et aux maladies cardio-métabolique, précisent les auteurs. L’objectif était donc de déterminer les effets de l’exposition prénatale à une alimentation maternelle riche en fructose sur le développement métabolique de la progéniture.
L’étude a été menée sur les souris, réparties au hasard pour recevoir soit une solution de fructose soit de l’eau du premier jour de la gestation jusqu’à la naissance de la progéniture. Celle-ci a ensuite été soumise à un régime alimentaire normal puis évaluée à 1 an de vie. Le taux de masse grasse, la pression artérielle, la tolérance au glucose, la résistance à l’insuline, les niveaux de triglycérides, de cholestérol total, de leptine et d’adiponectine ont été mesurés. L’analyse montre que :
· Le poids de la mère à la naissance, le nombre de nouveau-nés et leur poids moyen à la naissance sont similaires entre les deux groupes.
· La progéniture femelle née de mères ayant reçu la solution de fructose présente des pics de glycémie, plus de tissu adipeux viscéral (+1%), plus de graisse dans le foie, des concentrations sériques plus élevés de leptine et plus faibles d’adiponectine (vs progéniture femelle de mère ayant reçu de l’eau sans fructose).
· A contrario, aucune différence significative n’est constatée chez la progéniture mâle.
Des effets métaboliques sur la programmation fœtale : Ainsi, une consommation maternelle trop élevée de fructose durant la grossesse semble conduire à une programmation fœtale de l’obésité adulte, de l’hypertension et de déséquilibre métabolique, soit tous les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire. Cette incidence sur la programmation fœtale est plus prononcée chez la progéniture femelle. Bien que cette étude ait été réalisée sur la souris, » elle apporte une indication importante de l’effet de l’alimentation de la mère pendant la grossesse sur la santé de ses enfants plus tard dans la vie « , confirme le Dr Antonio Saad, chercheur principal de l’étude. Limiter raisonnablement sa consommation de fructose pendant la grossesse peut donc avoir un impact significatif sur la santé de l’enfant à long terme.
Source: SMFM 5 Feb, 2016 et AJOG Jan, 2016 10.1016/j.ajog.2015.10.085 High Fructose Diet in Pregnancy Leads to Fetal Programming of Hypertension, Insulin Resistance and Obesity in Adult Offspring
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