Cette aventure temporelle ne se limite néanmoins pas à nous montrer l’évolution du temps d’une case à l’autre comme lors d’une narration linéaire classique, mais mélange des scènes empruntées à différentes époques au sein d’une même case. Ces strates temporelles qui se chevauchent se font parfois écho, mais la plupart du temps, le seul lien qui les unit est le lieu où elles se déroulent.
Si ce récit au décor unique parvient à saisir le temps qui passe et va bien au-delà de l’histoire de ce lieu, je n’ai malheureusement pas accroché aux banalités qui s’y déroulent. Les scènes que l’auteur montre ne semblent mener nulle part et les dialogues n’ont aucune valeur narrative. Arrivé à la fin de cette œuvre, il ne reste donc rien à retenir et pour quelqu’un comme moi, qui se nourrit surtout des histoires qu’il lit et est moins sensible à l’aspect conceptuel, c’est trop peu. Les autres s’enthousiasmeront probablement en soulignant la force de cette œuvre qui démontre qu’au fil du temps tout finit par s’effacer et que nous ne sommes finalement que peu de choses…
Si j’applaudis le concept, je retiendrai malheureusement surtout les longueurs qui ont accompagné la contemplation de cet enchevêtrement de scènes d’une banalité extrême.