Sept ans après la publication de son roman, Jack London est retrouvé mort chez lui, le 22 novembre 1916, le sang empoisonné. Très certainement suicidé. Aventurier, marin, romancier, né en 1876 sous le nom de John Griffith Chaney, Jack London est l’un des premiers écrivains à avoir fait fortune avec sa littérature, s’inspirant de ses propres expériences dans son milieu de naissance.
Le pitch : Martin Eden est le roman le plus autobiographique de Jack London et l’un des livres majeurs de la littérature du XXe siècle. Martin Eden est un jeune marin né dans les bas-fonds d’Oakland. Un soir, il défend un jeune homme lors d’une rixe. Celui-ci, fils d’une famille aisée, l’invite chez lui à dîner pour le remercier. À cette occasion, Martin rencontre sa sœur, Ruth Morse, jeune fille délicate, dont il tombe éperdument amoureux. Il décide de s’instruire pour la conquérir. Petit à petit, d’abord pour lui plaire, puis avec le goût d’apprendre toujours davantage, il devient un homme cultivé et s’efforce de devenir célèbre en devenant écrivain. Malgré le talent qu’il pense avoir, il n’arrive pas à vivre de sa plume. Tous ses manuscrits sont refusés par l’Édition. À la suite de la parution d’un article dans un journal local dans lequel il est présenté comme socialiste, ce qu’il n’est pas, Ruth le quitte. Il n’a plus le goût d’écrire, mais brusquement il devient un auteur à succès. Martin Eden part pour s’établir sur une île du Pacifique. Sur le bateau, n’ayant plus le goût à rien, usé par l’hypocrisie ambiante, il se laisse glisser sur la mer.
Quatre ans après leur très bel album, « A l’ombre de la gloire », le duo d’auteurs nous revient dans cette adaptation de Martin Eden. Ce roman presque autobiographique de Jack London est l’un des plus beaux romans du XXème siècle, et sûrement l’un des plus connus. Les lecteurs passionnés par ce roman seront plus attentif à cette adaptation, ayant personnellement adoré ce roman, il est pour moi une madeleine de Proust. Un peu sceptique au premier abord, mes aprioris ont vite étés balayés, je trouve que le scénario de Denis Lapière lui donne une grandeur particulière. Il réussit à condenser l’histoire sans en perdre les subtilités, accentuant même certains aspects qui m’avaient touchés dans le roman originel : histoire d’amour émouvante, lutte des classes, complainte de la création littéraire, ode à l’éducation. Ce qui avait fait un grand roman en fait une grande bande dessinée. Graphiquement, Aude Samama fait un travail remarquable ! Peintre et illustratrice, elle offre un côté réel à cette adaptation, presque photographique.
En bref, une des plus belles adaptations de roman en bande dessinée.