Le sculpteur est une BD dense.
Autant dans son fond que dans sa forme.
Et pourtant, elle vaut le détour au moins pour son graphisme qui est très bien travaillé et qui donne aux planches présentées, tout son sens. Ne passez donc pas votre chemin !
David Smith est un artiste qui sculpte.
Il aime par dessus tout créer, imaginer, faire naître de ses doigts agiles des œuvres qui étonneront les amateurs et les novices. Pour aller encore plus loin et être le meilleur, il scelle un pacte avec le diable.
Doté dès lors d’un talent incommensurable, il va faire de ses jours et de ses nuits le terrain de jeu de la sculpture comme il l’imagine.
Grande, majestueuse, belle !
Mais pactiser avec le diable a ses conséquences. David Smith n’aura plus que 200 jours devant lui pour vivre et devra dire adieu à tous au terme de ses quelques semaines laissées en suspens.
Une BD qui revisite le mythe de Faust avec modernité et simplicité. Pour ma part, ce mythe m’a toujours paru soit complexe soit glauque.
J’ai pu enfin le découvrir sous un aspect intéressant.
Les planches qui se succèdent sont vraiment belles et le trait réaliste. La couleur bleue prédomine et ne lâche pas le fil de l’histoire qu’on a envie de connaitre tant le suspens s’amplifie.
On y découvre comment la raison et la folie peuvent cohabiter et passent dans le cerveau humain d’un extrême à l’autre.
Un travail qui met à l’honneur l’art et questionne sur le temps qui passe, l’amour, la démesure et le sens de la vie.
Un moment de lecture agréable et instructif.
Le sculpteur, Scott McCloud, Rue de Sèvres, 2015