Il s’agit du récit de la mort de Françoise de Beauvoir, la mère de l’auteur, qui passe d’une convalescence à une agonie racontée avec lucidité, minutie, tendresse et pudeur dans l’expression des sentiments. L’écriture permet ce recul devant l’agonie et ressemble à un travail sur soi :
- regarder sa mère dans toute son histoire; en faire un portrait dans toute sa vérité avec qualités et faiblesses. Elle s’en est écartée mais est capable de dire son amour.
- faire souffrir ? abréger les souffrances ? Questions toujours d’actualité, dont les réponses sont si difficiles à trouver. On pense quelque chose et devant la réalité on vit autre chose.
- réparer ce qui n’a pu être vécu et se quitter en paix.
Il n’y a pas de mort naturelle : rien de ce qui arrive à l’homme n’est jamais naturel puisque sa présence met le monde en question. Tous les hommes sont mortels : mais pour chaque homme sa mort est un accident et, même s’il la connait et y consent, une violence indue. (pages 123-124 collection Folio)
Gallimard 1964 – Collection Folio n°137 – 124 pages