Sur Mars, Curiosity pose devant la « dune de Namib »

Publié le 04 février 2016 par Pyxmalion @pyxmalion

Entre deux analyses d’échantillons de sables prélevés dans la « dune de Namib » où il enquête depuis plusieurs semaines, Curiosity nous transmet un nouveau selfie, composé de 57 images.

Arrivé il y a deux mois dans le vaste domaine de dunes sombres nommées « Bagnold », réparties en bas du flanc nord-ouest du mont Sharp – empilement de couches sédimentaires au centre du cratère Gale et culminant à 5.500 mètres -, Curiosity a pris la pose le 19 janvier 2016 (sol 1.228) devant celle baptisée « Namib », étudiée de près depuis plusieurs semaines.

Un nouvel autoportrait – ou selfie – qui suit celui de « Marias Pass » à quelques centaines de mètres de là, réalisé à l’occasion de son troisième anniversaire sur Mars, en août 2015. Bien sûr, ce n’est pas un martien qui a pris la photo du rover de 900 kg ; là encore il s’agit d’un assemblage de 57 images prises avec la caméra macroscopique Mahli (Mars Hand Lens Imager) installée au bout de son bras robotique et qui peut exécuter différentes rotations.

C’est la première fois que des dunes sont étudiées in situ, ailleurs que sur notre Planète. Aussi haute qu’une maison de deux étages, celles-ci avancent d’environ un mètre par année terrestre comme l’ont montré les vues aériennes de la sonde MRO. Grâce au rover, les chercheurs entendent mieux comprendre les mécanismes qui prévalent à leur mobilité dans les conditions de pression atmosphérique et de gravité propre à Mars et aussi, identifier la nature des différents grains qui ont été transporté jusque là.

Échantillon extrait du premier prélèvement de sable noir de la « dune de Namib ». Après être passés dans un tamis, ces grains de moins de 150 micromètres, éclairés par des LED, ont été imagés de nuit, le 22 janvier, avec la caméra Mahli — Crédit : NASA, JPL-Caltech, MSSS

Une panne dans le sytème de tamis de Chimra

Comme ont peut le voir, Curiosity s’est aventuré sur le front de « Namib », située à l’extrémité du champ de dune, et a un peu remué le sable noir avec ses roues. Trois échantillons au total y ont été prélevés avec sa mini pelleteuse du système Chimra (Collection and Handling for In-situ Martian Rock Analysis) intégré au bout du bras articulé, au côté d’autres instruments comme la caméra Mahli, une brosse, les foreuses à percussion, etc.

Chimra a recueilli les deux premiers prélèvements, retenant d’abord les grains de plus de 150 micromètres, avant de les transvaser vers un second tamis pourvu de trous d’un millimètre. Ainsi triée, la matière de taille granulométrique intermédiaire est envoyée dans les laboratoires internes d’analyse chimique, Sam (Sample at Mars) et CheMin (Chemistry, Mineralogy). Pour l’instant, les opérations sont en cours.

En effet, en raison d’un dysfonctionnement de l’actionneur motorisé de l’une des ouvertures d’un tunnel de la suite d’instruments, le troisième échantillon de sable est pour l’instant bloqué. En attendant d’identifier la panne et de régler le problème, les équipes techniques et scientifiques de la mission MSL (Mars Science Laboratory) se sont mises d’accord pour abandonner son analyse. Durant tout ce temps, la station météo sur le mât du rover poursuit ses mesures de la vitesse des vents afin de mieux cerner leur impact sur les dunes. Curiosity a épié attentivement une partie de « Namib » dans l’espoir de surprendre d’éventuels changements, aussi faibles soient-ils.