L'Art persan connut son apogée en même temps que l'Empire persan lui-même, sous les Achéménides (-500/-330). Il eut des influences orientales et occidentales, et évolua en de multiples formes.
La Perse (aujourd'hui Iran), haut plateau bordé de montagnes à l'est de la Mésopotamie, a emprunté son nom aux hommes qui occupèrent Babylone en -539. Sans cesse habité depuis la préhistoire, l'Iran a toujours été une voie pour les tribus nomades allant des steppes asiatiques vers le nord, comme l'Inde vers l'est. Les nouveaux arrivant s'installaient, dominant la population locale ou fusionnant avec elle, jusqu'à ce qu'une nouvelle vague de nomades les forces à se déplacer vers la Mésopotamie, l'Asie mineure et la Russie du sud.
Les connaissances historiques sur cette zone de migration sont vagues et incertaines : les tribus nomades ne laissent pas de monuments ou de documents écrits ; ce n'est que par une étude attentive des objets funéraires que nous pouvons retracer leur cheminement.
Des objets de bois, d'os ou de métal, représentant un art particulier, utilitaire, propre aux nomades ont été trouvés : des armes, des brides de chevaux, des boucles, des fibules et autres ornements, coupes, gobelets, bols, etc. que l'on a trouvés de la Sibérie à l'Europe centrale, de l'Iran à la Scandinavie. Ils ont une décoration centrale en forme de cabochons ainsi qu'un répertoire de formes appelé le « style animalier » dont l'une des sources est l'Iran. Sa principale caractéristique, comme son nom l'indique est l'emploi décoratif de motifs animaliers sous une forme imaginative et abstraite. Les plus anciens se trouvent sur les poteries préhistoriques peintes de l'Iran occidental.
À son apogée, sous Darius et Xerxès (-523 / -465), l'empire persan est beaucoup plus grand que l'Egypte et l'Assyrie anciennes réunies ; il dure deux siècles - gouverné par des souverains compétents et humanitaires - et est écrasé par Alexandre le Grand en -331.
Au cours d'une seule génération, les Perses ont assimilé non seulement la complexité de l'administration impériale mais ils ont aussi constitué, pour exprimer la grandeur de leur règne, un art monumental d'une originalité remarquable.
Malgré leur génie d'adaptation, les Perses ont gardé leurs propres croyances religieuses dérivées des prophéties de Zoroastre ; leur foi est basée sur le dualisme du Bien et du Mal, incarné par Ahura Mazda (lumière) et Ahriman (obscurité). Le culte de Ahouramazda se célèbre sur des autels en feu au grand air ; les Perses n'eurent pas d'architecture religieuse.
Leurs palais, par contre, sont des édifices immenses et impressionnants. On peut y voir un art influencé par la tradition assyrienne avec les hauts reliefs d'animaux ; mais aussi par les Egyptiens et les Grecs, traduit par les masses impressionnantes des colonnes, les détails ornementaux des bases et des chapiteaux. Il y a aussi des sculptures qui rappellent le style dur et moins raffiné de la tradition mésopotamienne.
Le style défini sous Darius Ier en -500 n'a presque pas évolué jusqu'à la chute de l'empire. La principale raison de cette faiblesse est, semble-t-il, la préoccupation des Perses pour les effets décoratifs sans considération des dimensions : sorte de transfert de leur passé nomade. Il n'y a pas de différences essentielle entre le chapiteau et l'orfèvrerie fine, les tissus et les objets d'arts usuels de la Perse achéménide.
Cette dernière tradition, différente en cela de l'architecture et de la sculpture monumentales, réussit à subsister plus de 500 ans sous la domination grecque et romaine ; ce qui lui permet de refleurir quand la Perse recouvra son indépendance et reprendt la Mésopotamie aux Romains.
L'empire s'éteint, à force d'invasions et d'occupations, au XVIIIe. Il renaîtra plus tard, sous le nom d'Iran.