Magazine Humeur
Raul Castro à l’Elysée. Mario Rubio à la Maison Blanche : Tous chocolats ?
Publié le 04 février 2016 par Pierre Thivolet @pierrethivoletRaul Castro dîne à l’Elysée. Mario Rubio s’attaque à la Maison-Blanche. Le clown Chocolat crève les écrans. Décidément, Cuba est dans la place !Raul Castro dîne à l’Elysée : C’est le symbole de la fin d’une époque, la chronique annoncée de la fin d’un régime ou plus exactement de la dictature d’un pouvoir archaïque, celui d’une famille, d’un clan, d’une oligarchie militaro-politico-révolutionnaire qui a mis Cuba sous cloche depuis un demi siècle. Il faut être Mélenchon pour croire encore qu’il existe une Révolution à Cuba (comme au Venezuela, d’ailleurs). L’abus de cigares ou de mojitos ne justifie pas tous les aveuglements. Au même moment, dans la course à la Maison-Blanche, Mario Rubio est en train de percer, côté républicain. (Comme nous l’avions prévu il y a plus d’un an dans le blogodo). Mario Rubio, un sémillant sénateur de Floride, d’origine cubaine …. Il pourrait être leprochain locataire de la Maison-Blanche, ce qui serait la aussi tout un symbole : Les latinos sont la « minorité » la plus nombreuse aux Etats-Unis, bien avant les noirs. Ils devraient former le 1/3 de la population vers 2050…Beaucoup d’entre eux sont conservateurs, certains même ultraconservateurs. Ils ont grandi dans la haine du régime communiste de Cuba, avec une envie de revanche mêlée de nostalgie du paradis perdu. Quand Cuba s’ouvrira vraiment, c’est-à-dire quand les Castro disparaîtront, ce qui quelque soit leur secret de longévité (le fameux régime cubain : cigare, rhum et petites pépés, LOL !), ne saurait tarder, ce sera un raz de marée. Les anciens émigrés arriveront avec beaucoup d’arrogance, les poches pleines de dollars pour faire une razzia sur toutes les richesses immobilières, touristiques, agricoles de l’île. Que pourront faire les cubains de Cuba, avec leurs salaires moyensoscillant entre 20 et 60 $ ? Que se passera-t-il quand les anciens propriétaires d’une belle villa de Vedado ou de Jibacoa viendront réclamer leur bien aux familles qui les occupent depuis 50 ans ?Ce sera la bataille du pot de fer contre le pot de terre. Il y a un précédent : C’est celui de l’ancienne RDA, l’Allemagne de l’Est au moment de l’unification de l’Allemagne. Malgré la mise en place d’une Agence chargée de gérer tous les biens de l’Etat est-allemand, les propriétés collectives, de permettre des procédures devant les Tribunaux pour trancher les conflits, beaucoup d’allemands de l’Est ont eu le sentiment qu’ils ne pesaient pas lourd face à leur compatriotes de l’Ouest et leurs « Deutschmarks »…A Cuba cela risque d’être pire, et bien plus violent. Car reparaîtront également des tensions, des fractures passées sous le silence de la supercherie révolutionnaire ; Comme le racisme. Car, on l’oublie souvent, Cuba est le dernier pays avec le Brésil à avoir aboli l’esclavage: 1886 ! Et c’est là où l’histoire du clown Chocolatraconté par le film avec Omar Sy et James Thiérrée, télescope celle des Rubio et des Castro. Car au moment où Rafel Padilla, esclave cubain, s’enfuyait vers l’Europe puis la France, et commençait une carrière de clown, atteignait une célébrité certes ambiguë à cause du racisme avant de sombrer dans l’oubli, au même moment à Cuba, ses cousins étaient encore esclaves sur les plantations de grands propriétaires. Comme le père des Castro qui lui, avait fait le voyage en sens inverse, émigrant d’Espagne, de Galice ( la même région d’ailleurs que l’ancien dictateur Franco ), pour venir faire fortune à Cuba, sur le dos des esclaves. Au cinéma, en politique, en relations internationales, Cuba est de retour. Quoi de plus normal ? L’a-normal était, est, son isolement, son absence de la scène internationale. Car Cuba est la plus grande, peut-être même la plus belle île de la Caraïbe, un des plus beaux pays d’Amérique Latine. Et à moins de 200 kilomètres des côtes de Floride. Si loin de Dieu, si près des Etats-Unis, comme disent les mexicains ! Et il faut se souvenir que jusqu’à la Révolution cubaine, malgré la dictature d’un Batista qui ne fût pas toujours un dictateur, mais avant, le premier Président non-blanc du pays, le premier à faire participer les communistes à son gouvernement, Cuba était le pays le plus développé, le plus riche, de toute la Caraïbe, et de toute l’Amérique Latine, avec une presse variée, des classes moyennes éduquées. Décidément, les Castro auront fait « chocolat » les cubains, au sens figuré de cette expression qui remonte… à la France du clown Chocolat. Etre chocolat, être floué, trompé…Nous vivons un e-poque formidable.