Billions // Saison 1. Episode 3. YumTime.
C’est étrange comme sentiment que je ressens face à Billions. La série n’est pas la meilleure série d’un point de vue narratif mais ses intrigues savent être accrocheuses. Elle a su me donner envie d’aller au delà de ce qui est proposé depuis le premier épisode car les personnages et l’univers sont justement des éléments qui attirent mon oeil de téléspectateur. J’aime bien le personnage de June par exemple. Je sais que c’est quelqu’un avec qui cela casse ou cela passe mais justement, c’est aussi ce qui fait la force de cette série. Elle a des personnages polarisés, qui peuvent être appréciés ou détestés, sans vraiment de demi-mesure. En tout cas, c’est ce que je ressens. June dans cet épisode donne l’impression d’être un personnage complètement différent de ce qu’elle était dans le premier épisode. Dans le premier épisode elle était en plein deuil, dans cet épisode elle est une femme avec une certaine prestance, de la classe et surtout obsédée par cette société moderne qui aime la célébrité. Mais June n’est qu’un personnage parmi tant d’autres. Car ce qui est intéressant avec ce personnage c’est surtout ce qu’elle apporte à Lara un peu de lumière. Malin Ackerman, que j’adore, s’était jusqu’à présent un peu perdue au milieu de tout ce qui se passe dans cette série. Peut-être car ce n’est pas le personnage le plus important dans toute cette histoire.
Cependant, cet épisode apporte de la lumière sur son personnage mais aussi sur Bobby par la même occasion qui lui est l’un des héros de la série. Heureusement que June a changé, que Lara a elle aussi changé, la série continue de démontrer qu’elle aime faire évoluer ses personnages. Ce n’est peut-être pas dans la direction la plus intelligente par moment ou en tout cas rêvée, mais cela fonctionne suffisamment bien. Cette série ne cherche pas non plus à être trop facile et complexifie, parfois à déraison, son univers et ses personnages. Renouvelée pour une saison 2, elle peut se donner le temps de faire les choses bien dans cette première saison. Les personnages sont donc développés de façon soignées avec une attention toute particulière posée non pas sur l’intrigue, mais sur les personnages en eux-mêmes. Ce que je regrette cependant c’est le fait que Billions tente d’être osée sans pour autant vraiment l’être. Dès qu’il y a du sexe ou encore du langage un peu plus cru, j’ai comme l’impression que Billions se transforme en une sorte d’arbre qui cache une forêt de problèmes. Je ne ressens pas nécessairement encore tous les problèmes narratifs ici, mais ce n’est pas le meilleur des accessoires.
En tout cas, pas mon préféré. Bobby de son côté est plus ou moins le vilain de la saison sans pour autant marquer le fait qu’elle est le vilain alors que Rhoades est le héros, par défaut (car il n’a pas vraiment été démontré qu’il est le héros non plus). Quoi qu’il en soit, les deux personnages sont très proches finalement. L’un a beau être le vilain par défaut, tout n’est pas tout blanc ou tout noir. La série joue avec ces « shades of grey », ces zones sombres qui sont justement l’un des grands intérêts de cette série à mon goût. Cela ne veut pas dire pour autant que l’ensemble est brillant, juste qu’il y a une notion beaucoup plus complexe que l’on ne pourrait le penser de la méchanceté et de la gentillesse dans cette série. Finalement, Billions démontre qu’elle a donc des idées mais aussi qu’elle ne maîtrise pas toujours tous les atouts de sa narration. Cela a au moins l’intérêt d’être sympathique dans son ensemble et de constamment me donner envie de revenir, pour en découvrir un peu plus bien évidemment.
Note : 6/10. En bref, sympathique nouvel épisode qui se concentre sur certains personnages et leur évolution depuis le premier épisode.